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Dix questions à Agnès Viottolo.

2 Janvier 2024 , Rédigé par Jean-Pierre Bacot Publié dans #Interview, #SMAC

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Pouvez vous nous rappeler comment est née cette Société Marseillaise des Amis de Chopin ?

Je partage mon temps entre Paris et Marseille du fait de mon activité professionnelle d’avocate. J’ai un cabinet à Paris et un cabinet à Marseille. La vie musicale à Paris est une effervescence continue, ce que je ne retrouvais pas ici. Toutes les grandes villes ont une saison exclusivement dédiée au piano, ce qui n’était pas le cas de Marseille. Je trouvais cela incompréhensible, d’autant qu’il y a un public. C’est de ce constat qu’est née, il y a deux ans, la Société Marseillaise des Amis de Chopin (SMAC). Il s’agit d’une Société Chopin, comme il y en a un peu partout dans le monde, membre de la Fédération Internationale des Sociétés Chopin. Bien entendu, Chopin n’est pas le seul compositeur joué lors de nos concerts. Nous souhaitons faire venir à Marseille les plus grands pianistes et y diffuser l’ensemble du répertoire pour piano.

 

On sait que votre pianiste-compositeur, arrivé en France en 1831, a séjourné à Marseille et a joué de l’orgue à Notre Dame du Mont, en 1839, pour les obsèques du ténor Adolphe Nourrit. Cela vous a-t-il inspirée ?

Absolument ! Notre première saison, l’an dernier, était organisée à l’église Notre Dame du Mont, précisément parce que Chopin y a joué.

Pour des raisons acoustiques, nous avons toutefois décidé de poursuivre l’aventure à la salle Musicatreize, rue Grignan en plein cœur de Marseille.

 

Avez-vous un rapport personnel au piano et à Chopin en particulier ?

J’ai étudié le piano au Conservatoire de Marseille et je n’ai jamais cessé ma pratique personnelle. Chopin occupe une place chère à mon cœur. Je joue ses œuvres régulièrement.

 

Vous êtes provençale d’origine et parisienne d’adoption, quel est votre rapport à la culture marseillaise ?

Je suis née à Marseille. Lorsque j’y vivais durant mes années de scolarité, je fréquentais assidument l’opéra et j’assistais, autant que possible, à tous les concerts donnés dans cette ville. J’ai le souvenir d’un public passionné et fin connaisseur. Comme je vous l’ai indiqué, je trouve dommage que l’offre de concerts ne soit pas plus diversifiée. Nous nous employons à corriger cela autour du piano.

 

Quelle est la structure de votre économie associative : subvention, billetterie ?

Mécénat privé et billetterie, mon cabinet d’avocats étant le principal mécène.

Je ne désespère pas bénéficier, à terme, de quelques subventions publiques.

Notre projet s’inscrit clairement dans un intérêt public.

Nous faisons venir des têtes d’affiche du piano à Marseille à des tarifs très abordables. Lors de notre dernier concert, notre public a pu entendre Anne Queffeléc pour 30 €, les étudiants et les retraités pour 20 € !

Par ailleurs, depuis cette saison, nous avons mis en place un concept d’avant-concerts à 18h30. Les auditeurs munis de leur billet du soir peuvent venir s’ils le souhaitent, dès 18h30, découvrir un jeune talent sans supplément. Il s’agit d’étudiants au Conservatoire Supérieur de Musique de Paris auxquels nous donnons l’opportunité de se produire en public.

 

Comment sélectionnez-vous les artistes que vous programmez ?

Certains sont des amis. Tous ont répondu présents lors de la première saison que nous avons dédiée à Nicholas Angelich qui était également un ami.

Quant aux autres, j’essaye de faire entendre des artistes de différents horizons, jeunes, moins jeunes, à découvrir ou déjà bien connus.

Ce jeudi 4 janvier, vous pourrez entendre Clément Lefèvre, un artiste de la jeune génération. Je l’ai découvert en 2019 au concours Long dont il a été lauréat. Il mène déjà depuis cette date une belle carrière internationale.

Le 15 février, nous recevrons, pour un concert à 2 pianos, Caroline Sageman et Bruno Rigutto qu’on ne présente plus.

 

Le choix des programmes des concerts vous est-il dû ou est-il laissé aux pianistes ?

Il est le fruit d’une concertation entre les pianistes et moi.

 

Etes-vous satisfaite de la couverture médiatique de vos concerts ?

Absolument pas ! Nous ne bénéficions d’aucune couverture médiatique et ce n’est pas faute de frapper à toutes les portes, notamment celle de La Provence.

Je trouve cela incompréhensible et c’est d’abord le public qui en pâtit ! Il n’est pas acceptable que les médias refusent d’annoncer des artistes de cette qualité qui viennent se produire en plein cœur de Marseille.

Heureusement nos auditeurs reviennent d’un concert sur l’autre et le bouche à oreille fonctionne. Les réseaux sociaux nous aident également à nous faire connaître.

Aussi, je vous remercie pour votre initiative d’interview. Des relais comme le vôtre sont précieux.

 

Entretenez-vous des rapports avec d’autres associations à vocation proche de la vôtre ?

Principalement avec les Sociétés Chopin de Paris (festival de Bagatelle) et de Nohant (Nohant Festival Chopin). Ces Sociétés Chopin existent depuis plusieurs dizaines d’années et leurs retours d’expérience sont enrichissants.

 

Quels projets pouvez-vous nous révéler pour le proche avenir ?

Nous avons un grand projet pour 2024 que nous annoncerons ce jeudi en préambule du concert de Clément Lefèbvre. Venez, vous ne serez pas déçu ! Ce sera sans doute l’occasion d’une autre interview…

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