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lyrica-massilia

10 questions à Hervé Deleuil, Président de la Société de Musique de Chambre de Marseille

22 Avril 2024 , Rédigé par Jean-Marie Cabot Publié dans #Interview, #Société de Musique de Chambre de Marseille

 

Après avoir assisté aux deux concerts proposés par la Société de Musique de Chambre de Marseille cette saison, nous avons souhaité interrogé son tout nouveau président, Hervé Deleuil. La qualité des artistes qui s’y sont produits, des concerts donnés grâce à cette vénérable institution marseillaise plus que centenaire, est absolument extraordinaire et le programme de la prochaine saison, vraiment attrayant. Alors, n’hésitez pas, l’auditorium est de grande qualité, l’accès aisé et le stationnement facile, c’est tout ce qu’il faut pour avoir l’assurance de passer une soirée musicale formidable.

 

 

Vous êtes le nouveau Président de la Société de Musique de Chambre de Marseille, pouvez-vous vous présenter ainsi que votre association ?

Né en 1957, Masseur Kinésithérapeute de profession, toujours en activité. Aucune formation musicale, mais passionné de musique depuis l’adolescence. D’abord très investi dans le jazz, free jazz,et peu dans le « classique », bien que déjà très à l’écoute de certains compositeurs comme Chopin , Beethoven. Au fil de la vie et des rencontres, ne trouvant plus vraiment mon compte dans l’évolution du jazz, je me suis de plus en plus tourné dans l’écoute de la musique classique où je découvrais des merveilles.

J’ai découvert la Société de Musique de Chambre de Marseille dans les années 2000 qui m’a ouvert encore de nouveaux horizons, par la richesse, la qualité, la diversité des compositeurs et des interprètes, des formations de musiciens possibles. Vous savez que notre société créée en 1919, a toujours été une association animée par des bénévoles passionnés et dont le public a toujours été des membres sociétaires, devant lesquels tous les plus grands interprètes se sont produits (voir notre site….).

 

L’association a malheureusement rencontré quelques problèmes depuis la crise du COVID, la programmation en a subi les conséquences avec deux concerts cette année et cinq la prochaine, pouvez-vous nous en parler un peu ?

Avant le Covid, le nombre de sociétaires (presque 500 en 2010) avait été divisé par deux en une dizaine d’année, victime d’une érosion lente et progressive, que je ne peux pas vraiment expliquer, la qualité ayant toujours été au rendez-vous, grâce au Président de cette période Bernard Camau (Présidence d’une vingtaine d’année). La reprise par son successeur en 2020 en pleine crise Covid fut donc difficile, et brève. Il démissionne au printemps 2023, sans avoir préparé la saison 23/24. Je reprends au mois de juillet la SMCM en chute libre, et décide avec le conseil d’administration de présenter une saison pour ne pas couper le cordon avec nos sociétaires, mais brève pour des raisons de temps de préparation, et évidemment financière, ne sachant plus vraiment sur quel public compter. Nous avons pu sereinement construire la saison prochaine, que nous avons limitée à cinq concerts pour relancer tranquillement la machine en continuant notre restructuration en cours, et préserver notre futur.

 

Est-il compliqué de diriger la Société de Musique de Chambre de Marseille, une association plus que centenaire, chargée d’autant d’histoire ?

Compliqué, pas vraiment. Mais une telle institution marseillaise, chargée d’histoire, oblige. Vous avez vu lors de mon premier discours à quel point j’étais ému, car je ne doute pas de l’honneur qui m’est fait de la diriger, mais aussi de la responsabilité qu’il en découle. Avant tout c’est pour moi un plaisir de réunir une équipe pour faire avancer notre association, contacter tous les intervenants (musiciens, agents de musiciens, faculté,…) , et bien sûr recevoir les artistes,..et écouter enfin le concert.

 

À Marseille, il y a de nombreuses associations qui proposent des concerts de musique classique, souvent de très haut niveau, malheureusement pas assez mis en lumière et pas assez soutenus à notre avis, hors opéra bien entendu. Quel en est votre ressenti ?

D’une manière générale, je ne sais pas si les différentes associations marseillaises, avec pour la plupart effectivement une très belle programmation , manquent de mise en lumière. Mais pour ce qui concerne la SMCM, il est évident qu’elle manque complètement de visibilité. C’est la première des choses qui m’est apparue lorsque j’ai pris la présidence : « Vous existez encore ? Nous n’avions plus de nouvelle. » J’ai donc tout de suite essayé de commencer à contacter différents acteurs de la vie musicale locale et tenter de retisser des liens, chose que je continue à faire. Mon objectif est donc de la rendre beaucoup plus présente dans notre cité. D’ailleurs, dans cette optique-là, nous devrions débuter une nouvelle facette de notre activité dès le mois de juin . Je ne peux vous en dire plus pour l’instant, tant que tout n’est pas complètement verrouillé, mais c’est presque fait.

 

Votre association a mis en place un système un peu différent du précédent pour assister aux différents concerts que vous proposez, pouvez-vous nous l’expliquer ?

Comme je l’ai déjà dit, nous sommes une association dont le public est lui-même sociétaire. Et je tiens beaucoup à ce statut associatif, et ce fonctionnement basé sur le bénévolat. Il faut donc être sociétaire pour assister aux concerts, ou être invité par l’un d’eux. Mais j’ai voulu assouplir le système, car maintenant les gens sont très mobiles et ne savent pas forcément quelques mois avant où ils seront le jour du concert. On pourra toujours adhérer à la SMCM à l’année avec l’entrée à tous ses cinq concerts pour la somme de 140€ (70, tarif réduit). Mais nouveauté, il y a la possibilité maintenant d’adhérer à l’année avec une entrée réduite à un seul concert pour 45€ (25 tarif réduit), cette adhésion donnant la possibilité d’acheter un ou des billets d’entrée à des concerts supplémentaires au gré des disponibilité de ces sociétaires, pour la somme de 30€ le concert. Mais il faudra être sociétaire pour assister aux concerts. Il n’y aura pas de vente de billet sans adhésion. Tous les adhérents pourront inviter un maximum de 2 personnes à chaque concert, pour la somme de 30€.

 

On a assisté cette saison grâce à la Société de Musique de Chambre de Marseille à deux concerts absolument magnifiques. Quelles satisfactions en avez-vous retiré ?

D’abord bien sûr la satisfaction d’avoir passé deux soirées absolument magnifiques. Mais aussi celle de montrer que malgré nos problèmes passés, nous pouvions proposer à notre public dès cette première saison, des soirées d’une telle qualité, et que la page était tournée.

 

Est-il compliqué de faire venir ici-même à la Timone, des musiciens d’un tel niveau ?

Non, absolument pas . Le sérieux de la SMCM est connu des professionnels de la musique, qui savent que nous les accueillons dans les meilleures conditions, et ne doutent pas de la qualité de l’auditorium de la faculté de médecine, dont l’acoustique est excellente.

 

Nous allons donner pour nos lecteurs sur notre blog, le détail des concerts de votre prochaine saison. Néanmoins, pouvez-vous nous indiquer un peu plus précisément quelques traits principaux ?

Comment se fait le choix d’une telle programmation ?

Les deux questions se complètent. Comme vous pouvez le voir, nous avons voulu présenter des formations différentes à chaque concert, mais aussi nous tenons à inviter des artistes français comme étrangers. Les artistes français sont tous des artistes qui sont déjà venus chez nous, souvent même à plusieurs reprises, et c’est en amis qu’ils viennent. Notamment pour le concert Hommage à Gilbert Audin, le concours d’ Eric Le Sage, François Meyer, Paul Meyer, est unique pour cette soirée afin de célébrer le talent du bassoniste Gilbert Audin, mais aussi l’amitié qui les lie à notre Conseiller artistique Bernard Camau.

C’est grâce à leur agent, avec qui nous entretenons aussi des relations de confiance et d’amitié, que nous avons la chance de faire venir à Marseille, des Etats Unis le Quatuor Isidore et d’Amsterdam le Trio Busch, deux formations extraordinaires. Expertise musicale de Bernard, amitiés des artistes, confiance de travail avec les agents des musiciens, sont les ingrédients indispensables de nos choix artistiques.

 

Y a-t-il un musicien, un ensemble que vous rêveriez d’avoir sur la scène de l’auditorium Toga ?

Je répondrai à cette question de deux façons différentes : la formation, l’artiste, que je rêve d’écouter sont ceux que nous avons invité pour la saison prochaine, car sinon pourquoi les avoir inviter ?

Mais une ou un artiste en particulier, ce soir spontanément , parce que je l’adore et que je ne l’ai jamais entendu sur scène, Hilary Hahn !… Mais bon…

 

 

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