Le pays du petit sourire

Après la Veuve joyeuse de Franz Lehár, l’Odéon de Marseille nous propose le Pays du sourire (Das Land des Lächelns), composé d’après un livret de Ludwig Herzer et Fritz Löhner. C’est  l’un des derniers ouvrages du compositeur austro-hongrois, créé en 1923 à Vienne dans une première version, puis dans celle que nous connaissons aujourd’hui à Berlin en 1929. Le livret est de Ludwig Herzer et Fritz Lohner-Beda ; l’adaptation française est signée André Mauprey et Jean Marietti.

La  comtesse Lisa reçoit dans son salon viennois l’ambassadeur de Chine dont elle tombe amoureuse après avoir reçu des avances explicites, avant que le personnage soit rappelé dans son pays. Lisa le suit, puis revient à Vienne, passablement outrée des coutumes  locales qui poussent son amoureux à fréquenter d’autres femmes.

Il s’agit d’une nouvelle production de cette œuvre douce-amère dont on ne gardera pas un souvenir inoubliable. En effet si la mise en scène et le décor minimaliste par obligation, signés Olivier Lepelletier, fonctionnent bien, la distribution laisse à désirer. Le ténor Christophe Berry qui a la charge d’une série de tubes ne nous a pas convaincus. La comtesse, Charlotte Despaux s’en sort mieux dramatiquement et vocalement.

Quant aux rôles dits secondaires, ils se tirent plutôt bien d’affaire, sauf un que nous ne citerons pas, per carita. En revanche la direction d’Emmanuel Trenque fait honneur à la partition. Il en est de même pour les choeurs. Tout bien considéré, il est dommage que l’une des opérettes les plus célèbres du répertoire ne soit pas mieux servie.

En tout état de cause lyrique, remercions l’Odéon et l’Opéra de Marseille de faire œuvrer les artistes en ces moments délicats.