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lyrica-massilia

Un duo fusionnel. Emmanuel Bertrand violoncelle, Pierre Amoyel, piano

17 Avril 2024 , Rédigé par Jean-Pierre Bacot Publié dans #Marseille Concerts

Photo © Emeric Mathiou

Encore une soirée mémorable de musique de chambre proposée le samedi 13 avril par Marseille concerts, avec Emmanuelle Bertrand au violoncelle et Pascal Amoyel au piano, intitulée « chants d’amour ». Amoyel fut, dès l’âge de 13 ans élève du monstre sacré György Cziffra et a monté un spectacle en hommage à son maître, intitulé « Le pianiste aux cinquante doigts ». Créé à Paris au théâtre Montparnasse, il sera bientôt repris à Sisteron.

Les deux musiciens qui jouent ensemble depuis un quart de siècle nous ont offert à la Criée une soirée marquée à la fois par leur talent, plus d’une fois récompensé, et l’originalité du programme, en particulier la superbe sonate d’Edward Grieg, op.36, donnée en première partie et celle de Johannes Brahms, op.26, en seconde.

La complicité des interprètes est évidente et elle se met au service d’un son magnifique, d’une grande richesse harmonique qui a ravi le public venu très nombreux écouter ces virtuoses. Le pianiste au visage impassible se joue des pires difficultés, pendant que la celliste semble combattre avec son instrument, regardant très rarement ses partitions. Son violoncelle date du début du XVIIIème siècle. Il a été créé par un luthier vénitien, Carlo Tononi, et sonne remarquablement bien, ce qui n’enlève rien à l’immense talent de la celliste dont la technique d’archet est époustouflante, avec des graves qui se marient fort bien aux sons émis par le Steinway sur lequel jouait son partenaire

Nous avons également entendu dans la soirée des œuvres à la fois plus courtes et intimes : Après Un rêve et Elégie de Fauré, jouées en toute délicatesse, ainsi que Trois chants d’amour de Brahms. En bis, les duettistes nous ont offert les Vocalises de Rachmaninoff, puis une célèbre berceuse de  Brahms, pour finir sous les acclamations des spectateurs.

Cela dit, nul besoin de convoquer l’amour, avec ou sans majuscule, dans une sorte de musique à programme, pour apprécier la superbe sonate  néo-classique en la mineur de Grieg ou celle de Brahms. La musique ne console pas, elle n’adoucit pas les mœurs, on l’aurait constaté en certaines périodes, elle aide à configurer agréablement notre imaginaire, c’est déjà bien.

Preuve est faite, en tout état de cause pseudo-philosophique, que les spectacles de Marseille concerts qui explosent trop souvent dans des salles aux dimensions relativement modestes où sont invités des artistes de haute volée, peut désormais espérer une jauge digne du talent des interprètes et de la ténacité des programmateurs.

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