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lyrica-massilia

Soirée romantique au Pharo. Le quatuor Modigliani, aux portes du sublime

20 Mars 2024 , Rédigé par Jean-Pierre Bacot Publié dans #Marseille Concerts


 

Photo Marseille concerts

 

 

Ce quatuor à cordes d’exception a été formé en 2003 par quatre étudiants du CNSM de Paris et a collectionné depuis les récompenses internationales. Le concours international de quatuor de Bordeaux les a choisis en 2022 pour animer cet événement. Aux amateurs, signalons que, « grâce à de généreux mécènes », le premier violon, Amaury Coeytaux, qui a pris son poste en 2016, en remplacement de Philipps Bernhardt, joue un Stradivarius "Prince Léopold" de 1715. Le secondviolon, Loïc Rio, utilise un Guadagnini de 1780, Laurent Marfaing, alto, bénéficiant d’un Mariani de 1660 et François Kieffer d’un violoncelle de Matteo Goffriller "ex-Warburg" de 1706. Excusez du peu !

Ces musiciens accomplis ont déjà à leur actif une discographie imposante, avec une quinzaine de disques, leur dernier enregistrement chez Mirare comprenant les quatuors de Edvard Grieg et Bedrich Smetana, après l’intégrale de ceux de Franz Schubert (2022). 

Invités par Marseille Concerts, les Modigliani ont choisile plus célèbre d’entre eux, « La jeune fille et la mort »,en ré mineur, écrit en 1824, alors que le compositeur entrait à l’hopital pour tenter de soigner sa syphilis. Le célèbre deuxième mouvement reprend le thème d’un lied composé en 1817 sur un poème de Mathias Claudius : 

« La jeune fille : Va-t'en ! Ah ! Va-t’en ! Disparais, odieux squelette ! Je suis encore jeune, va-t’en ! Et ne me touche pas.

La mort : Donne-moi la main, douce et belle créature !Je suis ton amie, tu n'as rien à craindre. Laisse-toi faire ! N'aie pas peur. Viens doucement dormir dans mes bras ! »

Cette œuvre, déchirante s’il en fut, est si connue qu’il est difficile de se sortir de la tête certaines versions d’anthologie. Pourtant la magie schubertienne a très vite opéré et l’on a touché rapidement au sublime. Chacun des quatre instrumentistes a donné le meilleur de ses immenses moyens et l’ensemble a fonctionné à merveille. Le public ne s’y est pas trompé.

 

Photo Marseille concerts

 

Auparavant, les Modigliani avaient donné le quatuor en fa mineur, op. 80 que Félix Mendelsohn écrivit en 1847, en hommage à sa sœur Fanny, elle même compositrice, qui venait de mourir d’une apoplexie, qu’on dirait aujourd’hui AVC. Félix ne devait lui survivre qu’une année. Cette œuvre magnifiquement écrite est également d’une grande puissance émotionnelle, même si le troisième mouvement, l’adagio, ne relève pas d’une très haute inspiration. Mendelssohn est revenu en rappel avec un autre adagio, tout en douceur, celui du quatuor opus 13,  œuvre de jeunesse.

Une fois de plus, la petite salle, dite de la Major, du Palais du Pharo affichait complet. Ainsi en va-t-il depuis quelques mois de tout ce que propose Marseille Concerts dans des styles différents, même si la musique dechambre haut de gamme domine. Ainsi le 23 mars, le concert de la chanteuse Juliette, au théâtre de la Criée, a-t-il rempli la jauge en quelques jours. Qui a dit que Marseille manquait de salles de concert ? Une méchante langue, sans doute.

 

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