Au palais du Pharo : Quatre Sonates pour un Duo

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©Diane Amelin

Marseille Concerts nous propose de finir l'année 2022 en musique, un samedi par mois avec des musiciens de talent.

Ce samedi 24 septembre, au deuxième étage du palais du Pharo, c'est dans une petite salle que les spectateurs ont été accueillis pour écouter quatre sonates pour violon et piano pour une durée d'une heure et demie avec entracte.

Le retard causé par la livraison du piano Fazioli a certes fait râler certains spectateurs, mais ce fut l'occasion pour d'autres d'aller admirer la luminosité du crépuscule, tombant sur le Mucem et la cathédrale de la Major. Après vingt minutes, les portes se sont enfin ouvertes.

La violoniste Liya Petrova s’est révélée sur la scène internationale en 2016, et les magazines spécialisés ne tarissent pas d'éloges la concernant ; une « virtuosité naturelle » pour Le Strad, d'une « sonorité pure, avec une ligne à la fois décidée et délicate », pour Res Musica.

D'origine Bulgare, Petrova est née dans une famille de musiciens et a l'honneur de jouer sur le Hélios, magnifique violon fabriqué en 1785 par l'héritier de Stradivari, Carlo Bergonzi.

Le pianiste Adam Laloum quant à lui, est considéré comme l'un des plus grands talents de sa génération et rafle nombre de premiers prix lors de concours prestigieux. Passionné par le musique de chambre, il est le co-fondateur et directeur artistique du festival des Pages Musicales de Lagrasse depuis 2015.

Originaire de Toulouse, il commence le piano à l'âge de dix ans et poursuivra ses études à Lyon et Hambourg.

Le concert débute par la « Sonate en sol mineur » de Claude Debussy, comportant 3 mouvements :

I - Allegro vivo, II – Intermède, Fantasque et léger, III – Finale, Très animé

Suivi par la « Sonate en fa mineur » de Sergueï Prokofiev, comportant 4 mouvements :

I – Andante, II – Allegro brusco, III – Andante, IV – Allegrissimo

Cette première partie de concert fut l'occasion pour Liva Petrova d'exprimer avec force et précision sa maîtrise du violon, solidement accompagnée par Laloum au piano, qui l'a habilement suivi dans ses violentes envolées.

La seconde partie du concert débute par la « Sonate en mi mineur » de Mozart, en 2 mouvements :

I – Allegro, II – Tempo di minuetto

Suivi par la « Sonate en mi bémol majeur » de Richard Strauss, en 3 mouvements :

I – Allegro ma non troppo, II – Andante cantabile « improvisation », III – Finale : Andante-Allegro

C'est alors que nous avons pu apprécier une tout autre nuance chez Liva Petrova, passant d'un jeu « colérique et provoquant, mais toujours maîtrisé » (Res Musica), à un jeu bien plus doux, raffiné qui faisait, à certains moments, littéralement chanter le violon Hélios. Deuxième partie qui nous a également permis de savourer la dextérité et la finesse du doigté de Laloum au piano.

Le public n'a cessé d'applaudir et de crier « Bravo ! », invitant ainsi les musiciens à reprendre le 1er mouvement de la sonate de Debussy pour un bis chaleureusement accueilli.