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lyrica-massilia

A l’Odéon, cet Ignace était bien charmant...

31 Mars 2022 , Rédigé par Jean-Marie Cabot Publié dans #Odéon

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Ignace, Ignace, c’est un petit nom charmant… il n’y avait pas que le nom de charmant à l’Odéon pour les deux représentations de cette opérette mais l’histoire et les personnages également… et comme la mise en scène, l’orchestre et les acteurs se sont gaiement mis à la disposition du public dans un spectacle joyeux et enchanteur, forcément tout le monde est reparti heureux de ces instants passés au théâtre…

Si la musique et l’orchestration d’Ignace est moderne, avec un ensemble sous la codirection de Christian et André Mornet (piano, accordéon, contrebasse, batterie...), le livret lui, est plutôt conventionnel, un vaudeville militaire, dont on perçoit l’enchainement des quiproquos sans en imaginer toutefois le piquant et la fantaisie. L’histoire est bien connue, l’opérette a fait salle pleine plus d’une centaine de fois à sa création et le film qui en a été tiré en 1937, fut un succès, avec un Fernandel inoubliable. Un soldat du rang vient d’être nommé ordonnance d’un colonel dont l’épouse mène tout son petit monde à la baguette. Fille de général, elle décide autoritairement de marier sa nièce Monique au Capitaine Boisdelisle, ce que bien évidemment la jeune femme réprouve, lui préférant Serge de Montroc, un avocat dont elle est amoureuse ... les confusions, les intrigues de cœur vont dès lors s’enchainer sans répit entre tous les personnages, avec par exemple l’ordonnance, Ignace, un jeune homme un peu niais mais d’une grande gentillesse et qui ne se révèlera pas si benêt, qui éprouve un profond béguin pour Annette la femme de chambre, ou encore la colonelle qui succombera peut-être aux charmes d’un de ses amours de jeunesse, le Baron des Orfrais dont la jeune et jolie maitresse, Loulette, elle, séduira son époux...

Les chassez-croisés amoureux ne faibliront pas tout le long du spectacle, bien servis par la mise en scène énergique et dynamique de Carole Clin, très habile pour exploiter ces imbroglio et en souligner les facéties.  Vincent Gilliéron est Ignace, inénarrable et désopilant dans son rôle. Il a tous les talents pour interpréter ce personnage qu’un illustre marseillais avant lui, avait habité... il est grand, chante bien et clairement, un tantinet dégingandé dans son uniforme qu’on imagine volontiers un peu trop court pour lui, mais vraiment quel plaisir de l’entendre répéter la consigne : « tout voir, tout entendre et rien dire »... il finira dans les bras d’Annette, espiègle et coquine, interprétée par Marion Preïté, qui  nous a régalés par sa fougue et son dynamisme. A leurs côtés, Danielle Dinant très drôle, campe avec délice et subtilité, une colonelle raide et sévère qu’on ne pensait pas portée sur la bagatelle et dont le mari, le très sympathique et affable Philippe Ermelier, émoustillé par les charmes de Loulette (Julie Morgane parfaite et vraiment à l’aise, forçant volontiers le trait et le chant dans son rôle d’amante) subit l’autorité. Jean-Claude Calon, en verve, hilarant et impayable, pour qui la très ancienne passion amoureuse pour la colonelle ne s’émousse pas, campe le Baron des Orfrais dont la déclamation et les rimes des verbes au passé simple, fera hurler de rire la salle. Agnès Pat’ très juste, à la fort jolie voix, est Monique, la nièce amoureuse qu’on veut marier au Capitaine Boisdelisle (Jean-Luc Epitalon) mais qui lui préfère le toujours fringant avocat Serge de Montroc qu’Alfred Bironien, ébouriffant dans ses escapades mexicaines, interprète avec bonheur. Il faut également saluer Jean Goltier en gérant d’hôtel peu regardant, ainsi que les danseurs dont les chorégraphies arrangées par Maud Boissière ont embelli l’après-midi et qui ont de plus, prêté leurs voix à l’ensemble (Maud Boissière, Alix Natali, Anne-Cécile Pic-Savary, Marion Pincemaille, Roman Conrad, Sébastien Jacquemin, Robin Manogil et Justin Patfoort).

Le public était heureux, ravi, qui a ri sans retenue aux répliques et chanté le tellement célèbre, Ignace. L’Opérette c’est ça, du bonheur...

 

L’orchestre de l’Odéon était composé pour les représentations des 26 et 27 mars de :
Christian Mornet, André Mornet, Norbert Donadei, Grégory Lambert, Michel Prats et
Jean-Claude Vernet.

 

Crédit photos ©Christian Dresse

 

 

 

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