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lyrica-massilia

Ça balance pas mal à l’Odéon...

23 Février 2022 , Rédigé par Jean-Marie Cabot Publié dans #Odéon

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C’est tout de même un des attraits les plus délicieux de l’opérette que de nous apporter joie, fraicheur et insouciance, et ce particulièrement à un moment où la situation sanitaire et extérieure, n’est pas des plus plaisantes... ce weekend à l’Odéon, Véronique de Messager, déclencha les nombreux et vibrants applaudissements que le public, parmi lesquels de nombreux jeunes (ce qui est franchement réjouissant), lui octroya.

Il faut le dire, la partition est agréable, légère, alerte, ce dont s’empara avec soin Bruno Membrey pour diriger l’orchestre de l’Odéon, qui fut une fois de plus, impeccable. Rien à dire, "c'est de la belle ouvrage" entendait-on. Le livret, certes un peu convenu, fait largement appel aux ficelles du vaudeville, les quiproquos s’enchainent, les mensonges et rebondissements, également mais dans la finesse, la drôlerie et la délicatesse. Du reste, la mise en scène rigoureuse d’Yves Coudray qui s’attacha à une direction d’acteurs irréprochable et sérieuse, élimina le superflu, tout fut en place, chacun évoluant avec aisance dans les décors élégants et vêtus des très jolis costumes raffinés de la maison Montanari.

 

Florestan, vicomte coureur invétéré de jupons, est sommé, pour lui éviter la prison, d’épouser Hélène de Solanges, qu’il ne connait pas. Le découvrant courtisant Agathe, l’épouse de Coquenard, un fleuriste qui rêve de devenir capitaine de la garde, Hélène décide de lui donner une leçon en se faisant embaucher sous le prénom de Véronique, avec sa vieille tante Ermerance, chez l’ambitieux militaire. Evidemment, Florestan finira par en tomber amoureux et préférera renoncer à Hélène et filer en prison, laquelle se verra alors obligée de régler ses dettes pour l’en sortir. Florestan après un ultime quiproquo qui tracassera bien sa promise, tombera dans ses bras, les époux Coquenard quant à eux, se réconcilieront.

 

Le chœur Phocéen, bien en place nous a régalés, avec une mention particulière pour Sabrina Kilouli, impeccable et rieuse sous les traits de Sophie et pour Davina Kint en Denise, épouse de Séraphin (interprété par le très convaincant et très drôle Jean Christophe Born), pour ses yeux pétillants, espiègles et la clarté de sa jolie voix. Charlotte Bonnet fût une époustouflante et éclatante Véronique/Hélène, avec une puissance et une sûreté des aigus qu’elle a conjugués à un plaisir manifeste d’être sur cette scène, démontrant ainsi que chanter l’opérette vaut bien des grands airs d’opéra... Frédéric Cornille interpréta un Florestan séducteur, à la belle voix chaleureuse et profonde, dont la présence scénique fût remarquée. Agathe, campée par la toujours superbe Caroline Géa, au chant exaltant et Evariste Coquenard en ambitieux un brin coquin, à la diction irréprochable, interprété par un Franck Leguérinel excellent, formèrent le couple réjouissant et polisson par l’entremise duquel, Véronique/Hélène et sa tante révélèrent leur véritable identité. Ermerance, la vieille tante grivoise et licencieuse, devenue trop vite veuve, est subtilement interprétée par l’inénarrable Simone Burles, coquine à souhait. Enfin, le Baron Loustot, le recors chargé de surveiller Florestan, fut campé par l’élégant ténor marseillais Carl Ghazarossian, désireux de peut-être trouver en Agathe, ce que le livret ne nous dira jamais...

 

Le public conquis, reprit avec enthousiasme les airs les plus connus de l’opérette, le duo de l’escarpolette (poussez poussez l’escarpolette) et de l’âne (de-ci delà, cahin, caha, va chemine, va trottine...). Il en fut récompensé par le final, trissé par l’ensemble des chanteurs.

 

 

 

Crédit Photos ©Christian Dresse

 

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