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lyrica-massilia

La musique à chœur et âme...

29 Janvier 2022 , Rédigé par Jean-Marie Cabot

 

« La bonne musique ne se trompe pas, et va droit au fond de l'âme chercher le chagrin qui nous dévore. » Stendhal.

 

Aller écouter chanter le chœur de l’Opéra de Marseille à la basilique du Sacré-Cœur jeudi soir, relevait certainement plus de la quête hédoniste que de l’ascèse, quand bien même le programme proposé était imprégné de tant de spiritualité. L’affiche était on ne peut plus explicite : le Chœur de l’Opéra de Marseille chante les Grandes Prières de l’Opéra, les pièces interprétées furent au nombre de quinze, plus un bis qui a régalé le public.

Seule, la liaison informatique entre l’orgue et la sonorisation, récalcitrante jusqu’au dernier instant car victime de travaux électriques réalisés dans l’église, avait décidé de contrarier notre quête... mais peut-être et surtout celle des acteurs de la soirée, chanteurs, musiciens et organisation ... Stéphane Bois, l’organiste, était dès lors réduit au rang de spectateur, l’organisation devait remanier l’arrangement de la soirée et avertir le public qui avait déjà réservé ses places. C’est Emmanuel Trenque, le chef de chœur de l’Opéra de Marseille, prévenu seulement le matin même, qui s’installait au piano pour remplacer au pied levé les octets manquants et rétablir la liaison...

Le programme débutait, Saint-Saëns, Verdi et Poulenc dans un Salve Regina extrait du Dialogue des Carmélites absolument extraordinaire, nous ravissait. L’émotion, la chaleur étaient prégnantes et laissaient augurer de la suite du concert. Les 26 choristes impeccablement positionnés dans le prolongement de la nef, tenus à bonne distance les uns des autres, exécutaient leur partie avec maestria et précision. Les regards de chacun se tournaient fréquemment vers Emmanuel Trenque, témoignant de la volonté de perfection des différents pupitres. Le chef de chœur se démenait, il dirigeait du regard et de la main, accompagnait, encourageait. Vint ensuite la partie qui était échue à l’orgue, remplacée par la Marche Sainte, extraite du 3e acte de l’Opéra de Massenet, Hérodiade, interprétée au piano par l’impeccable Emmanuel Trenque. L’occasion nous est alors donné de le féliciter, il s’est avéré un brillant pianiste, au jeu fluide et nuancé, que nous aurions malgré tout préféré entendre, sur un instrument qui sonnait bien mieux. La suite du programme proposait de nouveau Hérodiade de Massenet, puis Donizetti, Boïto, Saint-Saëns, Puccini, Gounod, Verdi, Mozart et la Flûte Enchantée avec le très célèbre « Ô Isis und Osiris » dans lequel les voix masculines, particulièrement chaleureuses, furent mises à l’honneur. On termina par des pièces de Verdi et de Ponchielli, avec la Gioconda qui servit de support à Fantasia de Disney et l’éblouissant et harmonieux, « Preghiamo » toujours de Ponchielli, qui lui, fût bissé.

Nous n’avons pas été surpris de la qualité proposée par le chœur de l’Opéra, tant il nous a habitué à l’excellence à chaque représentation au théâtre municipal. Le voir évoluer d’aussi proche, l’entendre également au plus près pour apprécier la beauté sonore de l’ensemble, son expression, ses nuances, l’écouter restituer la gravité et la spiritualité des pièces interprétées fût un grand moment musical au cours duquel nous avons également pris le plaisir d’entendre en solo, Emilie Bernou. La jeune soprano possède une très jolie voix pleine de douceur et d’une grande musicalité, elle a fait preuve d’une aisance et agilité remarquables dans les aigus, ses interprétations en solo dans l’Aïda de Verdi, Maria Stuarda de Donizetti, la Forza del destino toujours de Verdi, formidables dans leur expression de l’émotion, affirment un très beau talent.

Le public conquis l’exprima par de longs et fervents applaudissements. Merci à tous de nous avoir fait partager ces beaux moments musicaux, à Emmanuel Trenque et à l’ensemble du chœur composé ce soir-là :

Pour les Soprani : d’Emilie Bernou (également soliste), Eléna Le Fur, Jeanne Rocchesani, Pascale Bonnet Dupeyron, Corinne Brossais, Mélanie Audefroy et Carole Meyer.

Pour les Alti : d’Evelyne Dubreuil, Agnès Petit, Florence Laurent, Ariane Stamboulides, Anaïd Nazarian et Christine Tumbarello.

Pour les Ténors : de Cédric Brignone, Remi Chiorboli, Jean-Vital Petit, Davide Di Ragusa, Laurent Blanchard, Eric Chamat et Norbert Xerri

Pour les Basses : de Jean-Michel Muscat, Tomasz Hajok, Jean-Pierre Revest, François Guitera, Frédéric Leroy et Jean-Bernard Arbeit.

 

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