La culture musicale classique n’est pas chère
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Il n’est pas inutile de lire la presse régionale. D’abord, pour l’aider à ne pas mourir trop vite, ensuite pour y glaner parfois quelques informations utiles. En voici une : pour un concert du rappeur marseillais Jul, prévu le 25 mai 2025 au Vélodrome (un autre concert aura lieu à Paris au Stade de France), la location a été ouverte plus d’un an avant le spectacle. 64.000 entrées, très disputées, avec un prix des places allant de 55, sur la pelouse à 448 euros en VIP. Source, la Provence du 19 avril 2024, avec, en prime, la quatrième de couverture complète du quotidien sur ces spectacles, sans aucune ligne critique sur les tarifs pratiqués.
Un petit rappel pour une utile comparaison : les tarifs de l’Opéra de Marseille s’échelonnent entre 15 et 85 euros par représentation, ceux des concerts de l’orchestre entre 11 et 26. A l’Odéon, pour les opérettes, cela va de 14 à 40 euros. Marseille Concerts demande de 15 à 30 euros par spectacle. La Société Marseillais des Amis de Chopin de 20 à 30, Lyric’ Opéra, rue Grignan de 10 à 20, les Amis de Saint Victor de 15 à 22. La société de musique de chambre de Marseille reste fidèle à un système compliqué d’abonnement, mais le prix des places n’est pas plus onéreux.
Ces prix peuvent être parfois très légèrement modifiés, pas forcément à la hausse, sachant par ailleurs que pour les très jeunes gens, les chômeurs et autres catégories défavorisées, les tarifs sont souvent minorés. De plus, il existe des concerts gratuits, notamment au Conservatoire.
Nous pourrions multiplier les exemples, mais ceux que nous avons mentionnés prouvent que la culture dite classique n’est pas chère, et singulièrement à Marseille. Il en va de même pour le jazz, parent pauvre absolu des médias, malgré un activité importante (de 15 à 40 euros pour les concerts du festival des cinq continents).
Les grosses machines de la culture industrielle qui assurent parfois des opéras à grand spectacle (Aïda par exemple) gagnent des fortunes et vident les portefeuilles des mélomanes. Pourquoi donc leur faire de la publicité gratuite, alors que des spectacles à l’économie fragile, construits par les opérateurs cités plus haut, jazz compris, répétons-le, sont trop souvent ignorés par les médias ? Mystère insondable.
C’est donc essentiellement une question culturelle qui est en jeu. Les opérateurs marseillais, publics ou privés s’efforcent, sans exception à notre connaissance, d’attirer un nouveau public, notamment les jeunes. On ne peut que leur en savoir gré. Mais il faudrait peut être qu’ils se regroupent pour une campagne publicitaire, sur le thème : Nous vous attendons au concert, la musique classique, ce n’est pas si cher !