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lyrica-massilia

« Eben, ne andro lontana » et après ? Quant un air écrase une œuvre, Eugenio Catalani, un vériste oublié

5 Novembre 2022 , Rédigé par Jean-Pierre Bacot

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L’utilisation de l’adagietto de la cinquième symphonie de Gustave Mahler par Luchino Visconti dans Morte a Venezia, en 1971, d’après la nouvelle de Thomas Mann, a certes contribué à faire connaître le grand symphoniste à un nouveau public, mais son œuvre était déjà connue et reconnue et il est bien d’autres exemples équivalents. En revanche, Lorsque Vladimir Cosma utilisa en 1982 un air de soprano de la Wally de Catalani, puis la version orchestrale, dans le film Diva de Jean-Jacques Beineix, bien rares étaient les  spectateurs et auditeurs qui connaissaient l’air, l’œuvre et le compositeur. La version de Maria Calas disponible en ligne a bénéficié de dizaines de millions de vues. «  Eben ne andro lontana » « Eh bien, je m’en irai loin ».

Eugenio Catalani  (1854-1893) est né à Cesena, petite ville d’Emilie Romagne. Elève de Giovanni Pacini, il est ensuite venu compléter ses études musicales à Paris, avant de repartir en Italie, à Milan. Les musicologues considèrent que son œuvre lyrique se situe au croisement des traditions françaises, italiennes et allemandes. Son style est tout de même de forte imprégnation vériste et sa production lyrique fut en son temps éclipsée par celle de Giacomo  Puccini. On lui doit six opéras, dont seul le dernier, qui se déroule dans les Alpes tyroliennes, est un peu connu. Ils ont tous été créés, sauf un, à la Scala de Milan : La Falce (1875) ; Elda  (Teatro Regio de Turin, 1880 révisé et représenté sous le titre Loreley  dans le même opéra 1890) ; Dejanice (1883) ; Edméa (1886), Loreley (1890) et La Wally 1892).

Jamais Marseille n’accueillit aucun de ces opéras et même la Wally que certains jugent géniale (elle vaut en tout cas certains Puccini) n’a été que rarement enregistrée et/ou montée et la situation n’est guère meilleure en Italie. Nouvel avis aux amateurs de vérisme dans cette ville de Marseille réputée verdienne. Trop vulgaire, peut-être pour des oreilles délicates : Giordano, Cilea, Puccini, Mascagni, Leoncavallo… et Catalani. D’autres opéras ont pris le risque. « Eben, ne andro lontana ». Faudra-t-il aller très loin pour les entendre ?

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