Tous à l'Opéra

Opéra de Marseille

Opération porte(s) ouverte(s)

Dans le cadre de l’événement national Tous à l’Opéra, l’Opéra de Marseille a décidé de s’ouvrir au public du 3 au 5 mai 2019. Ce sera l’’occasion de (re)découvrir les coulisses de ce bâtiment emblématique du centre-ville de Marseille. Notre blog est ravi de s’associer à cette initiative et de reproduire ici le communiqué autocélébrant officiel, corrigé et légèrement complété.

Cette action s’inscrit dans le cadre de l’événement national « Tous à l’Opéra ». Il permettra au public de découvrir gratuitement les coulisses de l’établissement et les métiers qui se cachent derrière la fabrication d’une production d’opéra comme les costumes et les décors.

Quelques éléments d’histoire

Inauguré en 1787, l’Opéra de Marseille fut le deuxième grand théâtre construit en province après celui de Bordeaux. La salle actuelle compte environ 1.800 places. L’incendie du 13 novembre 1919 n’a épargné que les structures extérieures : les murs, la colonnade et le péristyle.Tout le reste est l’œuvre d’un collectif d’architectes et d’artistes qui  a réalisé pour sa reconstruction, entre 1919 et 1924, la plus importante salle d’architecture typiquement art-déco existant en France. 

Marseille est aussi la première ville de province a avoir obtenu le droit de posséder ce que l’on appelait  un théâtre privilégié du vivant même de Jean-Baptiste Lully, en 1685. Le privilège s’étendait aux autres villes de Provence et comprenait pour la troupe la possibilité de rayonner jusqu’au Roussillon, au Var et à la région lyonnaise. Depuis plus de trois siècles, la place exceptionnelle que tient l’opéra dans la ville repose en partie sur la position géographique de Marseille qui a très vite été marquée par les influences italiennes, jusqu’à entendre parfois certains ouvrages avant Paris, comme La Norma de Vincenzo Bellini, ou  Il Trovatore de Giuseppe Verdi…

Loin d’être réservé à une élite, l’Opéra est très tôt devenu un élément fondamental de la culture populaire des Marseillais. Passionnés de bel canto, il  demeure pour les chanteurs une référence nationale et internationale en matière de voix. Tel qu’il  fonctionne aujourd’hui, l’Opéra de Marseille se présente comme un Opéra de tradition (répertoires italien et français du XIXe siècle) servi, depuis la longue et brillante direction de Jacques Karpo (1975-1991), par des chanteuses et chanteurs de réputation internationale devenus les habitués de la salle marseillaise, tels, pour ces dernières années, Leonie Rysanek, Gwyneth Jones, Grace Bumbry, Leo Nucci, José Van Dam, Ingvar Wixell, Kathleen Cassello  ou Jean-Philippe Lafont.

Notons ici à Lyrica Massilia que la direction de l’opéra de Marseille reconnait  implicitement la sous-représentation dans la programmation du répertoire germanique dont on comprend mal  en quoi il enlèverait quoi que ce soit à la tradition.

Des aspects plus novateurs ne sont pas négligés pour autant. L’Opéra de Marseille aura ainsi été le premier en France à donner en version scénique intégrale les Troyens à Carthage d’Hector Berlioz en deux saisons (1979-1980), la création en France de Rusalka d'Antonín Dvořák (1982) et de La vieille fille et le voleur de Gian Carlo Menotti (1985), la création scénique de Christophe Colomb de Darius Milhaud (1985), Don Juan de Manara d’Henri Tomasi (1988), etc. Par ailleurs, ses réalisations sont appréciées au plus haut niveau national, ainsi le prix remporté pour la saison 1992-1993 par la nouvelle production de Die Frau Ohne Schatten, la femme sans ombre de Richard Strauss, mise en scène par Charles Roubaud.

Entre le succès de Turandot de Puccini dont nous parlerons plus tard et celui que nous souhaitons pour Rigoletto de Verdi, cette opération porte ouverte poussera peut-être la direction à augmenter le nombre de représentations. Car amener un nouveau public alors que les oeuvres se jouent à guichet fermé semble délicat.