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lyrica-massilia

Liya Petrova. Une violoniste d’exception

20 Février 2023 , Rédigé par Jean-Pierre Bacot

Le théâtre de la Criée accueillait samedi 18 au soir l’orchestre symphonique de l’Opéra de Toulon, formation d’une trentaine de musiciens, et la violoniste bulgare Liya Petrova. Celle-ci nous a transportés dans une interprétation aussi inspirée qu’habitée du concerto en ré majeur de Beethoven (1806). Ecrite au seuil du romantisme, cette œuvre sensible et virtuose, dionysiaque au possible, demande à la fois une technique sans faille et une compréhension des intentions du compositeur.

Alternant puissance et douceur, avec une impeccable maîtrise de l’archet,  l’artiste semblait diriger l’orchestre à côté de Philippe Bernold, dont la baguette précise faisait par ailleurs merveille. Liya Petrova a joué les deux redoutables cadences de Wolfgang Schneiderhan, placées à la fin des premier et troisième mouvement, que Beethoven intégra dans sa transcription pour piano de son concerto.

La violoniste qui a remporté plusieurs prix, dont le concours Carl Nielsen au Danemark en 2016, a déjà plusieurs enregistrements à son actif. Elle nous a offert en bis un extrait d’une sonate pour violon seul de Bach. La salle, pleine à craquer pour ce concert unique, a produit une ovation méritée.

Nous avons entendu en première partie la célébrissime quarantième et avant-dernière symphonie de Mozart en sol mineur (1788), donnée avec une belle dynamique qui nous a permis d’apprécier les différents pupitres de cette formation dont l’effectif ressemble à celui de l’Odéon à Marseille, avec un effectif à mi-chemin entre l’orchestre symphonique et la formation de chambre.

C’était un pari difficile que de programmer en cette soirée deux œuvres pour lesquelles les auditrices et auditeurs mélomanes ont en tête des dizaines de versions de référence. Mais la magie du spectacle vivant, doublée d’un remarquable talent, ont transcendé le risque.

Il faudra, ceci dit, que les organisateurs de concerts se résolvent à annoncer en début de spectacle non seulement qu’il faut fermer son téléphone, mais aussi ne pas sortir son sandwich, ni applaudir entre les mouvements d’une symphonie ou d’un concerto. Les codes se perdent, ma pauvre dame…

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