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lyrica-massilia

Janvier 1943

4 Février 2023 , Rédigé par Jean-Pierre Bacot

De gauche à droite : Fortunée Abignoli, Isidore Matalon, Germaine Seban,  Maurice Emram, qui figure deux fois sur notre cliché et Fortunée Khriff.

 

Les cinq personnes ici photographiées, figuraient parmi les dizaines qui subirent la deuxième rafle marseillaise, après celle du Vieux Port, dans le quartier de l’Opéra, rafle dont aucune des victimes ne revint du camp d’extermination de Sobibor.

A l’occasion du quatre vingtième anniversaire du drame, l’Opéra de Marseille a décidé de leur rendre hommage  avec ces émouvantes photographies.

L’idée nous est venue de savoir si, en cet endroit qui se transforme quelques jours en mémorial, le spectacle avait continué. En guise de réponse, citons, sans commentaire, André Second dans son l’Opéra de Marseille, Temple de l’art lyrique de 1924 à 1975 (p. 48) :

«  Le 24 janvier, les Allemands détruisent le quartier du Vieux Port, situé sur la rive nord du Lacydon, au bas de la vielle ville, en le dynamitant, après avoir procédé au préalable à une rafle massive de Juifs promis à la déportation.

La fin de ce mois tragique voit à l’affiche Traviata, avec Lucienne Denat. Michel Dens et Jean Giraudeau (futur directeur de l’Opéra comique à la fin des années 1960) et Othello avec Henri Saint-Cricq, Andrée Hauth et Valère Blouse.

 Les mesures antisémites entrainent le départ de nombreux artistes israélites, comme le ténor Edouard Kriff, qui se produit pour la dernière fois à l’Opéra de Marseille dans Tannhäuser  en décembre 1943, aux côtés de d’Andrée Hauth et de Valère Blouse, avant de quitter la ville.

En février 1943,l’ouvrage d’Henri Rabaud, Mârouf, savetier du Caire peut enfin être représenté, avec le célèbre baryton André Baugé dans le rôle titre ».

On lira ensuite dans cet ouvrage ce qui continua comme activité lyrique à l’Opéra de Marseille, sous la direction de Paul Bastide en 1943 et 1944.

Si on regarde le peu de sources existant sur Edouard Kriff (Wikipedia), on apprend qu’il fut dénoncé  comme Juif par des employés  de l’opéra, ce qui lui valut d’être arrêté avec sa mère par la police française le 22 janvier 1943. Sa génitrice mourra  à Sobibor, tandis qu’il parviendra à s’évader en sautant du train qui l’amenait en Allemagne.

 

 

Edouard Kriff, ténor (1905-1966), Andrée Hauth, soprano, Valère Blouse, baryton,

et André Baugé, baryton.

 

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