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lyrica-massilia

Le classique à Marseille. Une structure en archipel

30 Janvier 2023 , Rédigé par Jean-Pierre Bacot

 

Alors que notre blog Lyrica Massilia s’apprête à fêter son quatrième anniversaire, nous voudrions tenter une première lecture de la structure éclatée du monde classique et lyrique phocéen que nous commençons à bien connaître.

L’île principale de cet archipel est bien évidement l’Opéra, et ce pour plusieurs raisons. Le temple de l’Art lyrique marseillais est une vénérable institution qui existe à Marseille depuis 1685. Il est sous statut municipal, sa direction ayant la gestion de deux salles, celle de la rue Lulli et celle de l’Odéon, sur la Canebière. Cette dernière est, concernant la musique, principalement dédiée à l’opérette et possède son propre orchestre et son propre chœur. L’Opéra abrite également l’orchestre philharmonique, dont les solistes participent parfois à d'autres évènements (cf. par exemple notre récent compte-rendu d’un fameux quintette). Ces deux salles constituent le principal employeur musical de l’agglomération, aussi bien pour les artistes que pour le personnel administratif.

Parmi les petites îles, celle du temple protestant de la rue Grignan qui, sous la direction de Marthe Sebag, reçoit régulièrement des concerts sous le label Lyric’ Opéra , faisant souvent appel à de jeunes solistes et accueillant des festivals, comme « Mars en baroque ».

On note également l’existence de deux excellents festivals. Mars en Baroque, justement, repose sur l’association Concerto suave depuis 2003. Placés sous la direction artistique de Jean-Marc Aymes, claveciniste et chef d’orchestre, les musiciens et chanteurs se sont donné comme objectif  principal de sortir des limbes des œuvres oubliées, en même temps que sont proposés des opus connus.  Quant au festival Musiques interdites, il a été créé en 2004. Il est dirigé par Alain Vidal Naquet et  Michel Pastore et gère la mémoire des compositeurs dont les œuvres furent considérées comme dégénérées par les dictatures fascistes ou staliniennes, dont certaines sont redécouvertes. Il se déroule sur une semaine en automne dans différents lieux.

Il existe d’autres salles gérées, au moins pour la programmation, par des associations : « Les Amis de Saint Victor » organisent depuis 1965 des concerts au sein de la plus belle église de Marseille (dont nous avons pu parfois nous plaindre de l'acoustique), voire dans sa sublime crypte. Les soirées musicales du Pharo proposent de leur côté une belle série de concerts, principalement de musique de Chambre. La cité de la Musique présente également de temps en temps des concerts classiques, de même que le Conservatoire Pierre Barbizet. Nous pouvons citer également Marseille Concert à la programmation ambitieuse ou encore la Société de Musique de Chambre de Marseille à la Timone, qui a reçu tellement de talentueux musiciens ou encore la SMAC, Société Marseillaise des Amis de Chopin.

Toutes ces propositions avancent chacune de leur côté. Elles bénéficient d’un portefeuille d’abonnés et/ou de contacts, recherchent des subventions, procèdent à leur publicité sur les réseaux sociaux, ou par des voies plus traditionnelles, communiqués de presse, tracts et affiches, programmes. Le travail critique de la presse sur la plupart des concerts, en dehors de l’Opéra et de l’Odéon est trop souvent indigent. Même pour les salles prestigieuses, on ne peut pas dire qu’elles bénéficient de la couverture journalistique qu’elles mériteraient.

Il n’existe aucune équivalence de ce qui se publie dans d’autres grandes villes françaises sur le modèle « Officiel de spectacles », magazine hebdomadaire de petit format où tout est référencé rationnellement jour par jour, cinéma, théâtres, concerts en tous genres.  Rien de comparable ne se trouve non plus en ligne, la résurrection de Zibeline, devenu supplément de fin de semaine de la Marseillaise exceptée.

On aura compris que notre petite équipe tente vaille que vaille de couvrir la géographie la plus large possible, en naviguant entre les îlots et en renforçant son équipe de navigateurs. Encore faudrait-il que nous ne découvrions pas par hasard, au gré d’une promenade, une affichette collée sur un poteau, nous annonçant un concert qui a déjà eu lieu.

 

 

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B
Nous allons faire un petit article pour réparer notre oubli
Répondre
D
Sans oublier la SMAC : Société Marseillaise des Amis de Chopin...
Répondre
merci, je rajoute à l'article...