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lyrica-massilia

Hymnis, Vingt ans après...

30 Juin 2022 , Rédigé par Jean-Marie Cabot Publié dans #St Victor

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Il faisait très chaud à Marseille dimanche en fin d’après-midi et ce n’est certainement pas la seule explication à la présence de ces nombreuses personnes à St Victor. Il est vrai, les murs de la vénérable abbaye dispersaient une fraicheur de bon aloi propice à la spiritualité, mais la venue dans cette enceinte de l’ensemble vocal Hymnis, qui plus est, pour le 20e anniversaire de sa création, donnait une vraie et belle raison à cet engouement vespéral.

C’est Claire Reggio, présidente de l’Association les Amis de St Victor qui travaille à son développement, qui nous présenta le concert, non sans le dédier avec émotion, à Robert Fouchet qui a tellement œuvré ici-même. La présence de sa sœur apportait une teinte supplémentaire à cet hommage.

Le chœur à trois voix égales que nous avons écouté dimanche, était composé des quatre soprani, Marion Schürr, Lucile Pessey, Olivia Truffier-Blanc, Martine Gillet, des quatre mezzo, Sophie Combelas, Christine Montixi, Fabienne Galleras, Julie Degiovanni et des trois alti, Estelle Dumont, Eva Mousseigt, Yukiko Hasegawa. Elles étaient accompagnées par la pianiste Marion Liotard et dirigées par leur cheffe de chœur, Bénédicte Pereira. L’ensemble Hymnis nous offrit un programme exclusivement consacré aux compositrices, pour beaucoup, injustement méconnues, des femmes qui ont su surmonter les obscurantismes de leur époque pour produire ces œuvres remarquables. Mel Bonis, Pauline Viardot, Claude Arrieu, Cécile Chaminade, Lili Boulanger et la canadienne Nancy Telfer, tel était le programme qui alliait avec enthousiasme, sacré, grâce et délicatesse.

La musique n’est pas que l’art comme le définissait Jean-Jacques Rousseau « d'accommoder les sons de manière agréable à l'oreille », elle est spirituelle, elle est aussi et peut-être surtout, résistance... c’est peut-être, au-delà du plaisir que nous ont procuré les artistes, ce qu’il faudra retenir et surtout ne pas oublier...

Regina Coeli de Mel Bonis, Les 3 belles demoiselles et Rêverie de Pauline Viardot, Deux rondeaux de Claude Arrieu et le sublime Les Elfes des bois de Cécile Chaminade au cours duquel nous nous attendions tous à voir surgir les créatures légendaires parmi les travées de la nef, ont marqué la première partie du programme. La poésie, l’harmonie ainsi que l’ineffable beauté du chant liturgique, étaient au cœur de ces mélodies. Le chœur est en place, précis, puissant. La cohésion, sous la direction méticuleuse de Bénédicte Pereira est remarquable, les voix, homogènes, sont vraiment d’une beauté stupéfiante, le tout soutenu par une pianiste qui avec discrétion et brio a su mettre en valeur les différentes partitions. Puis arrive ce qui restera pour notre part, le grand moment de cette soirée avec la découverte de cette œuvre de la canadienne Nancy Telfer, Missa Brevis dont la traduction, une messe courte, caractérise le genre. La musique est spirituelle, s’il en fallait la démonstration, elle nous fut apportée à cet instant. Le chœur, grandiose, portait alors l’œuvre au pinacle et les frissons au public... une Messe de Cécile Chaminade prolongeait nos réflexions avant que de terminer le concert par les Sirènes de Lili Boulanger, la petite sœur de Mademoiselle, Nadia Boulanger et par le Chœur des Elfes mais de Pauline Viardot.

Les applaudissements nourris et très longs du nombreux public résonnaient alors, non seulement pour remercier, encourager et féliciter la remarquable prestation des chanteuses, de la pianiste et de leur cheffe, mais également pour manifester le plaisir d’avoir découvert grâce à elles, de superbes musiciennes. Il n’est que justice qu'elles soient enfin rendues à la postérité, qui plus est par un chœur féminin... la musique est aussi résistance...

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