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lyrica-massilia

A la découverte de Musica Ex Anima et de Géraldine Jeannot

27 Août 2020 , Rédigé par Jean-Marie Cabot

 

 

Le dimanche 20 septembre à 18 heures, aura lieu à l’église de Crillon le Brave (Vaucluse, proche de Carpentras), le premier concert de la formation Musica Ex Anima, « Sonnets à Laure », organisé par l’association Art et Culture. A cette occasion, nous avons interrogé Géraldine Jeannot, sa fondatrice.

 

Comment est né le projet Musica Ex Anima ?

Bien qu'étant une chanteuse assez éclectique, j’ai une affection toute particulière pour la musique ancienne (renaissance et baroque), et notamment pour la polyphonie. Malheureusement, les Ensembles spécialisés dans ce style ne sont pas légion en France, et particulièrement dans le sud, qui est très axé sur l'opéra 19ème, beaucoup plus vendeur...

La période du confinement, avec toutes ces annulations de spectacles, a été l'occasion pour moi de faire une introspection et de m'interroger sur ce que j'avais vraiment envie de faire ; et c'est ainsi qu'a germé l'idée de fonder mon propre ensemble polyphonique.
Quand le boulot ne vient pas à nous, c'est à nous de le créer... 

 

Quelles sont vos ambitions ?

J'ai choisi comme nom "Musica ex anima", qui signifie en latin : "la musique qui vient de l’Âme".  Car c'est ce que je souhaite : transmettre l'Amour que j'éprouve en chantant, et y mettre tout mon cœur, toute mon âme.

Je me lance un sacré défi, car de simple interprète je passe à directrice d’ensemble ; cela implique beaucoup plus de responsabilités que d'être seulement engagée pour chanter. Je dois aussi gérer la communication, l'organisation, le démarchage... C'est un boulot énorme. J'ai passé deux mois entiers à tout préparer. Mais au moins, je sais mettre mon énergie dans un projet qui me tient à cœur, et où je suis la seule personne aux commandes : je suis libre de choisir mon répertoire, de la direction musicale que j'ai envie de prendre, et surtout, des personnes avec qui j'ai envie de travailler, car des expériences malheureuses m'ont enseigné que les rapports humains sont primordiaux si l'on veut qu'un projet perdure et s'épanouisse...

 

En dehors de vous, quelles sont les personnes qui composent Musica Ex Anima ?

J'ai fait appel à trois excellents chanteurs, qui en plus de ça sont des personnes aux grandes qualités humaines : 

Maximin Marchand, contre-ténor formé au conservatoire d’Aix en Provence avec Monique Zanetti, qui est également comédien professionnel diplômé de l’école Régionale d’Acteurs de Cannes et Marseille (ERACM), et qui se produit au sein de divers ensembles (Marselha, Parnassie du Marais, Stravaganza, Ad Fontes Canticorum, les Offrandes Musicales, Asmara).

François Isserel-Savary (ténor/haute-contre) est lui aussi formé en musique baroque au CRR d'Aix en provence avec Monique Zanetti, et se produit comme choriste avec les Offrandes musicales, et comme soliste avec le Chœur du Luberon.

Olivier Déjean (basse) est diplômé du C.N.S.M de Lyon, puis s'est formé à l’Opéra-studio du Rhin et à l'Académie de l’Opéra-comique. Il est lauréat de plusieurs concours comme le forum lyrique d'Arles, Les Saisons de la voix de Gordes et le Concours International de Mélodie française de Toulouse. Il participe à de très nombreuses productions d’opéra dans des rôles de premier plan sur des scènes comme l'Opéra d'Avignon, l'Opéra de Massy, le Théâtre des Champs Elysées...et est dirigé par de nombreux chefs comme Hervé Niquet ou Alain Altinoglu.

 

Pourquoi avoir choisi Petrarque pour ce premier concert ? 

J'ai choisi d'axer mon premier programme autour des poèmes de Petrarque (1304-1374), dont l'œuvre majeure, le Canzoniere, a beaucoup été mis en musique par des compositeurs de la fin de la Renaissance. Résidant à Fontaine de Vaucluse, ce thème s'est imposé à moi comme une évidence, car le poète italien y a vécu pendant quinze ans, entre 1338 et 1353. (On peut d'ailleurs visiter sa maison devenue musée, située sur la rive gauche de la Sorgue à Fontaine de Vaucluse). 

Il est réellement tombé en amour pour ce lieu magique--et je le comprends !

 

Comment appréhendez-vous ce concert, notamment par rapport à la période que nous traversons ?

Je me réjouis d'avoir l'occasion de présenter ce premier concert. Je tiens d'ailleurs à remercier l'association Art et culture qui nous accueille à l'église de Crillon le brave le 20 septembre, à l'occasion des journées du patrimoine.

Ce concert est l'occasion de réellement lancer ce projet. Je suis confiante. Quand on fait quelque chose avec le cœur et qui résonne juste en soi, on peut difficilement échouer. Dans tous les cas je pourrai me dire que j'ai fait de mon mieux ! 

D'ailleurs, j'encourage les personnes qui liront cet article à sortir, aller voir les spectacles, écouter des concerts...Les artistes en ont besoin !

 

 

Géraldine Jeannot est doublement diplômée en chant lyrique et en musique ancienne, elle se forme en musique baroque au Conservatoire à Rayonnement Régional d'Aix en Provence dans la classe de Monique Zanetti. Elle se perfectionne lors de nombreuses master classes avec des artistes tels que Philippe Jaroussky, Claire Leffiliâtre, Stéphane Fuget, Gabriel Garrido, Peter Phillips...

Elle est régulièrement invitée comme soliste avec différents chœurs en région PACA (Chœur Européen de Provence, Ensemble Vocal d'Arles, Domitia, Chœur du Luberon, Musica Antiqua Provence, Cant'Albion...) et interprète de nombreuses œuvres de musique sacrée.

Elle fait partie du chœur de chambre Ad fontes à Aix en Provence depuis 2017, et en 2019 elle co-fonde l’Ensemble de musique baroque Echo des Sphères.

Elle sera prochainement soliste dans un concert autour des Dames de Ferrare dirigé par Gabriel Garrido à l’église de Montfrin.

 

Nous tenons à Lyrica Massilia à saluer l’initiative de Géraldine Jeannot et lui souhaiter toute la réussite qu’elle mérite, parce qu’il est important, particulièrement aujourd’hui, que la musique dans toute sa diversité s’exprime. Son projet est de qualité, porté par une grande passion et une  belle énergie.

Virgile que Pétrarque appréciait tellement, écrivait : « Face à la passion, la raison se soumet » …

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