Le requiem de Mozart à Saint Victor

Deux représentations de cette célébrissime  pièce en ré mineur de Mozart, K. 626, sont proposées en l’Eglise Saint Victor de Marseille, les 21 et 22 novembre prochains. Ce requiem, composé sur un texte en latin, fut créé en 1792, après la mort du maître qui n’eut pas le temps de le terminer. Constance, son épouse, fit appel à trois compositeurs : Freiystädtler, Eybler et Süssmayer pour achever la partition.

Les chœurs de l’opéra de Prague seront à l’œuvre avec l’orchestre philharmonique de la république tchèque, dirigé par Jan Chalupecky. Sdena Kloubova, soprano, Terezia Kruzliakocva, mezzo, Ales Voracek ténor, Roman Vocel, baryton, assureront les rôles solistes.

Ce sont les productions Laurent Pillet de Nevers qui organisent ces deux concerts, dans l’une des plus belles et surtout les plus intéressantes églises de Marseille. Celles et ceux qui l’ont visitée, savent en effet que l’on trouve dans la crypte des traces de proto-christianisme et dans l’église proprement dite, plusieurs couches architecturales qui témoignent d’une longue histoire phocéenne.

L’acoustique du lieu étant réputée excellente, on peut espérer une belle prestation de ces Tchèques qui peuvent à juste titre revendiquer une part de l’héritage mozartien. En effet le théâtre des Etats de Prague (notre photo) construit achevé en 1783 a accueilli, entre autres productions, la Clémence de Titus, puis la reprise triomphale des Noces de Figaro, et la deuxième de Don Giovanni, opéra qui eut la postérité que l’on connaît, mais que les Viennois avaient boudé à sa création. Honte rétrospective à eux ! Fort heureusement, cela lui valut un deuxième triomphe dans la ville où eut lieu après la mort du compositeur, une messe solennelle avec, nous rapporte la chronique, des milliers d’assistants dans et hors de l’église. Mozart composa d’ailleurs dans les dernières années de sa vie, en cette  capitale historique de la Bohème qu’il aimait tant et où il avait été invité à la villa Bertramka, par la soprano Josefina Dusková. Alors, Vítejte, bienvenue, aux dignes récepteurs du génie mozartien.