Orchestre philharmonique de Marseille. Entre attraction musicale, séduction et âme slave
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Devant une salle comble, ce dimanche 23 février 2025 a vu un succès inconditionnel pour l’orchestre Philharmonique de Marseille, dirigé pour la première fois par Valentin Uryupin. Le programme, a priori hétéroclite et haut en couleurs, a su mettre en avant des compositeurs aux sensibilités très différentes.
Tout d’abord, une première partie, consacrée à l’Espagne, a débuté avec Manuel de Falla et son Tricorne, suite n°2, exécuté à la perfection par l’orchestre. Les archers très présents se sont répondu à l’unisson lors d’une « Seguedille » entraînante. La sûreté d’exécution de la « Farruca » a permis de faire ressortir distinctement les purs moments de Flamenco. Enfin l’œuvre s’est achevée avec brio sur une magistrale « Jota » au tempo vif et trépidant.
Est entrée ensuite en scène la talentueuse soprano Marina Monzo, qui faisait également ses premiers pas à l’Opéra de Marseille. Elle a chanté avec agilité la Vocalise-étude en forme de habanera composée par Maurice Ravel, morceau sans parole, initialement prévu pour un piano et voix. Elle a poursuivi par Quatre chansons françaises de Benjamin Britten et Quatro madrigales amatorios (quatre madrigaux amoureux) de Joaquin Rodrigo. Avec une émotion intense, presque bouleversante, la soprano a dévoilé l’étendue de son registre vocal et son aisance naturelle, notamment dans l’œuvre chantée en espagnol, avec en point d’orgue l’enchaînement d’une série de vocalises sur l’« Allegretto grazioso » qui a tenu le spectateur en haleine. Ce dernier a retrouvé son souffle à la fin de cette première partie qui s’est achevée sur les Filles de Cadix de Léo Delibes. Entraîné par l’orchestre et la soprano sur un rythme rappelant celui du boléro de Carmen, il s’est retrouvé emporté dans une parenthèse jubilatoire.
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Après l’entracte, l’orchestre philharmonique a réinvesti la scène, pour nous conduire en Russie sur les traces de Petrouchka d’Igor Stravinsky dans sa version réadaptée pour l’orchestre en 1947. Dans une prestation pleine de puissance et d’énergie, les différents instruments ont semblé, tour à tour, dialoguer ou se défier. Tantôt la rondeur des instruments à vent, tantôt le toucher frémisant des cordes nous ont emportés dans un maelstrom d'émotions cher aux compositeurs russes. Mention spéciale pour le chef d’orchestre qui a dirigé avec maestria un morceau tourbillonnant où les parties solos entre instruments se sont enchaînées et se sont mêlées à des parties collectives et puissantes.
L’exécution de cette œuvre s’est achevée sur les applaudissements enthousiastes et spontanés d’un public conquis, saluant ainsi une performance sans faille.
A l’image des montagnes russes, l’orchestre philharmonique de Marseille a su jouer sur les sentiments des spectateurs grâce à une interprétation vertueuse et exaltée. Le départ à la retraite d’un des membres de l’orchestre a de plus ajouté un supplément d’émotion à ce moment d’intense communi