Orfeo et autour Hamlet Mars en baroque et les débuts de l’opéra
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Mars en baroque fait feu de tout bois pour cette nouvelle saison, dont nous avons déjà rendu compte, et qui installe à Marseille cette période ancienne de la musique qui passionne de plus en plus de mélomanes. Elle le fait en partenariat avec plusieurs operateurs culturels.
Ainsi, l’Opéra qui fête le centenaire de sa résurrection présentera le dimanche 2 mars à 20h30, dans le cadre d’une collaboration avec le festival, une œuvre majeure, le premier opéra constitué sous une forme canonique : le majuscule Orfeo de Claudio Monteverdi (1607) qui n’a -incroyable, mais vrai- jamais été monté à Marseille. Il n’a malheureusement pas été possible de prévoir d’autres représentations, ce qui est très regrettable. Un dispositif scénique et lumineux est prévu, realisé par Jimmy Boury
Sous la direction de Jean-Marc Haymes, c’est le baryton Romain Bockler, cheville ouvrière de Mars en baroque, qui tiendra le rôle titre écrasant, avec Maria Christina Kiehr dans le rôle de la messagère, Luise Thomas en Eurydice, Julie Vercauteren en Proserpina, Alexandre Baldo en Plutone, Jean-Manuel Candenot en Caronte, Imanol Iraola en Apollo Lise Viricel, Gabrielle Varbetian, Ninfa, Logan Lopez Gonzales, Speranza, Dany Cornillot, Olivier Coiffet et Samuel Namotte en pastore et spirito, et Estelle Defalque, autre pastore. Les chœurs de l’opéra seront aussi de la partie.
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Romain Bockler, photo site de l’artiste
Comme ce spectacle unique à l’Opéra affichera vraisemblablement complet, signalons le premier épisode du festival qui promet d’être passionnant et pour lequel il reste des places. Ce sera le samedi 28 février à 20h30 à l’Eglise Saint-Ferréol, au Vieux Port. Sous le titre « Les fantômes d’Hamlet », la soprano Roberta Mameli et l’orchestre de l’Hostel Dieu, présenteront des extraits d’opéras retrouvés, mais incomplets, dont le titre reprend l’un des personnages d’Hamlet, cette tragédie probablement reprise par Shakespeare à une veille légende danoise du XIIIème siècle. Ces musiques sont signées Scarlatti, Gasparini ou Vignati. On doit aux baroqueux et baroqueuse de faire également œuvre d’archivistes, ce qui nous a déjà valu de magnifiques découvertes et nous en promet d’autres.
Frank-Emmanuel Comte sera à la direction et au clavecin, Minuri Deguchi et André Costa au violon, Aude Walter-Viry au violoncelle et Ulrich Gaston Larsen au théorbe. Le prix des places varie entre 11 et 26 euros, avec gratuité pour les moins de 16 ans.
A l’avenir, Mars en baroque pense pouvoir bénéficier de la salle de l’Odéon sur la Canebière qui lui convient parfaitement, aussi bien pour la dimension de scène que pour celle du plateau. Une indiscrétion pour la saison prochaine et dans ce probable nouveau cadre, une Serva Padrona de Pergolèse, créée à Naples en 1733, un chef d’œuvre de musique et d’humour que nous attendons impatiemment.
Nous l’avons déjà dit et répété, Jean-Marc Haymes est un claveciniste et chef d’orchestre de haut vol. S’il est un pur marseillais, ayant même conservé une pointe d’accent, il n’évolue pas avec son concerto Soave et son festival Mars en baroque en division régionale. Les collectivités locales semblent s’en être aperçu, fort heureusement pour la pérennité de cet élément majeur du paysage musical phocéen. Mais la presse, qui ne s’intéresse guère davantage à Marseille Concerts ou à la Société Marseillaise des Amis de Chopin n’en parle qu’à dose homéopathique.