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lyrica-massilia

Centenaire de l’Orchestre. Suite (viennoise)

12 Décembre 2024 , Rédigé par Jean-Pierre Bacot Publié dans #Opéra de Marseille

 

Deuxième concert du centenaire de l’Orchestre de Marseille. C’était dimanche 8 décembre à 16 heures, à l’auditorium du Pharo et, là aussi, on jouait à guichet fermé. Malgré le froid, le public avait répondu présent, ce dont on ne peut que se réjouir. Le programme relevait de ces trop fameuses entartete Musiken (les deux œuvres que nous avons entendues étaient en effet considérées comme dégénérées par les  nazis pour cause de judaisme des compositeurs).

Michele Spotti dirigeait sa phalange en formation réduite, eu égard au programme. Die Verklärte Nacht (La nuit transfigurée) d’Arnold Schönberg, créée en 1899 sous forme de sextuor (deux violons, deux alti, deux violoncelles), et orchestrée en 1917, est l’une des premières du compositeur. C’est aussi l’une des dernières de cet étonnant moment viennois du début du XXème siècle, avant que cet immense talent né à Vienne en 1874, ne s’enferme dans le dogmatisme de la dodécaphonie qu’il installa en 1923.  Cet opus est d’une grande délicatesse, d’une tristesse contenue, d’une écriture précise et émouvante. L’orchestre, réduit à ses cordes, s’en est sorti magnifiquement, avec une direction d’une grande précision. Les nombreux passages solistes on permis de vérifier l’aisance des chef (fe) s de pupitre, ce qui était également sensible dans le Mahler qui suivit, même si cela ne fut pas une interprétation d’anthologie de la quatrième symphonie du grand Gustav, écrite entre 1899 et 1900.

Pour être moins « Kolossale » que d’autres, cette symphonie n’a pas empêché le compositeur de faire feu de tout bois, mais aussi de tout cuivre et percussion dans une partition de haute précision.

Le quatrième mouvement, après un adagietto remarquable, même s’il est moins connu que celui de la cinquième, fait appel à une soprano. Regula Mühlemann, Suisse alémanique, possède un joli timbre et une belle scansion, mais elle aura manqué de la puissance nécessaire pour émerger d’un orchestre mahlérien, même réduit. Il faut une voix wagnérienne ou a minima straussienne en pareil équipage.

Un petit instant de grâce nous a ramené vers la fête de famille, lorsqu’au moment des saluts, le chef est parti en courant dans les coulisses, pour en revenir rapidement avec un gros bouquet de fleurs blanches qu’il est allé offrir à la harpiste Camille Gabaret-Roux, dont c’était l’anniversaire.

 

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