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lyrica-massilia

Quintette à vent. Les solistes de l’orchestre à l’oeuvre

8 Octobre 2024 , Rédigé par Jean-Pierre Bacot Publié dans #Musiques Interdites

Photo © Spotify

 

Ce dimanche 5 octobre, à l’heure du thé, le foyer Reyer de l’opéra était plein à craquer de mélomanes venus de bien des pays : a minima Pologne, Grande-Bretagne, Allemagne, Japon, pour ce que nous avons pu entendre autour de nous, nonobstant les happy few marseillais. Quant au programme de ce premier épisode d’une série de concerts de musique de chambre du samedi après midi, il était fort bien construit. Des membres de la « petite harmonie » de l’orchestre philarmonique de Marseille, entendez les bois, plus un cor se sont construit un bel univers sonore. Virgile Aragau à la flûte et au piccolo, Yvan Kobilskiy au hautbois, Valentin Favre à la clarinette, Stéphane Coutable au basson et Julien Desplanque au cor, tous solistes de l’orchestre, nous ont offert un choix musical varié et ont donné le meilleur d’eux mêmes.

Tout a commencé par une sérénade en cinq mouvements de Mozart,  composée en 1781, qui a connu une version pour sextuor et une autre pour octuor. C’est déjà une oeuvre  de la maturité où l’on entend des moments lyriques, notamment à la clarinette et au cor. Mozart vient de quitter Salzbourg et le sinistre archevêque Colloredo, il goûte à la liberté.

Suivit une sérié de six bagatelles de György Ligeti (1923-2006) écrits dans la Hongrie stalinienne en 1953, d’après des compositions pour piano écrites deux années plus tôt. La sixième, jugée dissonante est à classer dans les « musiques interdites ». Les dictatures sont souvent conformistes. Les cinq premières bagatelles, parfois très brèves, relèvent d’un univers sonore très intéressant et ont constitué pour bien des auditrices et auditeurs une belle découverte.

Troisième élément du programme, A Chloris, une œuvre de Reynaldo Hahn (1874-1947), composée en 1916, qui sonne mieux dans cette transposition pour quintette que dans sa  version originale, sous forme de chanson. Cela ne relève  certes pas de la haute inspiration, mais cela se laisse écouter.

Dernier opus, trois chants pour quintette à vent du compositeur anglais Malcolm Arnold (1921-2006), un ouvrage plein d’humour et de rythme, truffé de micro-références  musicales et inspiré de chansons de marins, composé en 1943. Ce compositeur s’est rendu célèbre avec la musique du film Le pont de la rivière Kwaï de David Lean en 1957.

Deux autres rendez-vous sont annoncés, dans le même cadre, le samedi 26 octobre à 17 heures, avec un trio : cor (Philippe L’Orsa),  violon  (Sandrine Billioud) et piano (Sabine Pizzicoli). On entendra des œuvres de Charles  Koechlin (élève bien oublié de Gabriel Fauré), Francis Poulenc, Astor Piazzolla, Maurice Ravel et Eric Ewazen (compositeur américain, grand amateur d’instrument à vent).

Samedi 17 novembre à 17 heures, ce sera un duo trombone (Laurent Cabaret) et Harpe (Camille Cabaret), avec des musiques de Marin Marais, Henri Tomasi, Franz Schubert, Laurent Melin (professeur au conservatoire de Toulon), Philippe Hersant, Astor Piazzola, Deborah Henson-Conan (harpiste, créatrice du «  baroque flamenco), Ibrahim Maalouf et Paul Desmond (célèbre saxophoniste de jazz, membre fondateur du Dave Brubeck Quartet, lequel a participé grandement à l’élargissement du public de jazz dans les années 50).

La qualité d’une maison d’opéra se mesure également à l’aune de ses à-côtés et par la générosité de ses musiciens. Proposer des rôles solistes, élargir le répertoire, cela fidélise un public venu parfois de loin.

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