Une heure d’automne avec François Couperin
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C’est un superbe concert que celui qui s’est déroulé dimanche 22 septembre après midi au Temple Grignan, dans le cadre du festival Mars en baroque, sous forme d’hommage à François Couperin (1668-1733). Couperin était l’organiste de l’église Saint-Gervais et de la Chapelle Royale, mais aussi « musicien ordinaire » de la musique de chambre du Roy.
La première leçon de ténèbres a ouvert le programme. Bien des musiciens se sont emparés de cette liturgie propre aux lamentations du mercredi saint. Chaque strophe commence par une petite variation vocale sur une lettre hébraïque. La soprano Gabrielle Varbetian s’est merveilleusement tirée d’affaire. Elle possède une très belle voix et une technique propres à illustrer le répertoire baroque. Elle était accompagnée par Riho Terajima, au clavecin et Emmanuel Arakélian à l'orgue positif.
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Riho Terajima nous a ensuite interprété au clavecin un long extrait du huitième ordre du second livre 1716-1717, intitulé La Raphaële. L’artiste a su allier puissance et délicatesse dans cette sorte de suite que Couperin a dû jouer lui-même.
Quant à Emmanuel Arakélian, il a fait sonner l’orgue du Temple Grignan qui vient d’être rénové. Nous avons entendu une superbe Messe des paroisses, une œuvre qui fait appel à plusieurs registres que l’artiste maîtrise avec talent. La partition ne dédaigne pas l’humour, avec un étonnant dialogue sur la voix humaine.
Le concert s’est terminé avec la deuxième des leçons de ténèbres (seules trois des huit composées par Couperin nous sont parvenues, probablement toutes composées autour de 1714). Encore mieux écrite que la première, nous est-il apparu, cette lamentation a confirmé le talent de la soprano pour s’emparer du latin, toujours aussi bien accompagnée au clavecin et à l’orgue.
Avec ce concert, on aura pu mesurer la profondeur d’inspiration d’un compositeur trop souvent considéré comme uniquement galant, un pilier de la musique baroque. Surnommé Couperin le Grand, pour le distinguer des membres de sa famille, il méritait bien l’hommage de Mars en baroque. Le titre général de cette édition 2024, Harmonia Instrumentalis était dimanche particulièrement bien adapté.