Mars en Baroque acte 2. L’archéologie du violoncelle. Christophe Coin magistral
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Le deuxième concert du festival Mars en baroque s’est tenu le samedi 14 septembre dans une Eglise Melkite Saint Nicolas de Myre pleine à craquer. Le violoncelliste Christophe Coin nous a offert un récital au double intérêt esthétique et musicologique. Il s’est agi pour le maestro de présenter certaines des premières suites écrites pour violoncelle seul, autour des chefs d’œuvre impérissables de Johan Sebastian Bach. Certains critique, que nous approuvons ont parlé à propos de ce musicien et de Bach d’un « nouveau son ».
L’émancipation de cet instrument, qui n’avait auparavant qu’un rôle de basse continue, s’est effectuée parallèlement dans plusieurs villes européennes. Si le Ricercar VII du compositeur bolonais Domenico Gabrielli (1659-1690), qui débutait le programme, s’est révélé d’un écriture austère, l’Allemande de Jean Daniel Braun (1703-1738), transcription d’un Caprice de Joaquim Quanz (1697-1773) a installé une certaine virtuosité. Puis est venu le premier morceau de bravoure, la cinquième suite de Bach, dans laquelle Christophe Coin, qui a jadis dirigé l’ensemble baroque de Limoges, a pu montrer son immense talent de celliste, jouant avec un archet moderne. Il enseigne désormais au CNSM de Paris à la fois le violoncelle et son ancêtre, la viole de gambe. Quoi qu’il en soit, dès 1710, un certain Stradivarius avait fixé les caractéristiques du violoncelle moderne, abandonnant définitivement les variantes à cinq cordes.
La deuxième partie du concert a commencé par une Toccata (forme libre), très allante, du napolitain Francesco Paolo Supriani (1678-1753). Suivirent les Capriccios VIII et VI de Joseph-Marie-Clément Dall’Abaco (1710-1805). Le concert s’est achevé avec une autre suite de Bach, la troisième, jouée comme la précédente de mémoire et avec un subtil équilibre entre rigueur et expressivité. Le public retenait son souffle.
Acclamé par l’assistance, Christophe Coin nous a offert en bis le caprice op. 37, n°5 de Jacques-Franco Mendes (1812-1889), une belle découverte romantique pour beaucoup.
On peut remercier les programmateurs de Mars en baroque d’avoir mis pour ce concert Johan Sebastian Bach au centre d’une configuration permettant à la fois d’entendre ses sources et sa descendance et d’apprécier le génie du Kantor de Leipzig, qui nous parle encore aujourd’hui.