Henry Vieuxtemps sort de l’ombre. Jeudi 18 avril à l’auditorium Cosquer
Henry Vieuxtemps (1820-1881) né Henri, à Verviers et mort à Alger, est surtout connu pour ses sept concerti pour violon (plus un, inachevé) et ses deux pour violoncelle. Mais l’œuvre de ce compositeur belge qui fut élève de Charles Auguste de Bériot, est beaucoup plus large, notamment avec un opéra, La Fiancée de Messine, composé entre 1865 et 1881 et dont seul le premier des trois actes a été orchestré par ce grand maître du violon qui eut, entre autres élèves, Eugène Ysaïe et joua sur le fameux «Lord Wilton» Guarneri del Gesù de 1742, qu’utilisèrent plus tard Yehudi Menuhin et Itzhak Perlman.
Vieuxtemps voyagea très jeune de par le vaste monde, fondant notamment l’école de violon de Saint-Pétersbourg. Le livret de son opéra, dû à la plume d’Achille de Lauzières, est une traduction française de la tragédie Die Braut von Messina (la fiancée de Messine) de Schiller.
Les mélomanes curieux auront une petite idée de cette œuvre lyrique le jeudi 18 avril avec, en création mondiale, des airs pour soprano colorature, à partir de manuscrits retrouvés dans les archives familiales des descendants du compositeur, dont Agnès Briolle-Vieuxtemps, présidente d’une association dynamique et autrice d’un ouvrage dialogué : Symphonie en lac majeur, Henry Vieuxtemps, l’âme du violon, paru chez Ireziumi. Ce sera à l’auditorium Cosquer, à deux pas de la grotte préhistorique, magnifiquement reconstituée, à 19h15 précises.
Manon Lamaison soprano, Olivier Lechardeur, piano et Vilmos Csikos, violon, donneront « Voix intimes » (six pensées mélodiques), « Duo brillant en forme de fantaisie sur des airs hongrois », « De mon arme alarmée », air de Beatrix dans la Fiancée de Messine (inédit), « Elégie » et « Fantaisie pour violon et piano (inédite).
Nous aurons l’occasion de revenir sur ce concert, ce musicien et l’association qui cultive un souvenir qui se situe encore dans une sorte de pénombre que nous aurons plaisir à tenter d’éclairer. La Belgique étant en ce moment à la tête de l’Union Européenne, le consulat de Marseille coproduit ce concert qui permettra à beaucoup de découvrir une salle trop peu utilisée et la musique romantique française de celui qui fréquenta Gounod, Berlioz, Paganini, Meyerbeer et tant d’autres et dont l’œuvre pour violon est réputée si difficile que de grands interprètes rechignent à l’aborder.