« Musiques interdites », XVIIIème saison en quatre actes sur le thème « Révoltes » avec Mahler, Berg, Zaderatski, Chostakovitch, Garcia Lorca et Yupanqui
Tout commencera le mercredi 8 novembre, à 18h, au Musée d’Histoire de Marseille, au Centre Bourse, 2 Rue Henri Barbusse, 13001 Marseille, avec un bio-documentaire sur Vsevolod Zaderatski, réalisé par la russe Anastasia Yakoubek et un vidéo-concert pour lequel Vladik Polionov interprétera le prélude et fugue n°12 du même compositeur (réalisation de Gérard Monchablon), œuvre créée au Goulag, sans piano. Comme beaucoup d’auditrices et d’auditeurs, nous avons découvert l’an dernier, déjà magnifiquement servi par Polionov, cet immense artiste ukrainien dont toutes les œuvres composées avant 1928 ont été détruites lors de son arrestation par les staliniens. Rappelons que Zaderatski est né à Rivne, dans une Ukraine alors soviétique le 21 décembre 1891 et qu’il est mort à Lviv le 1er février 1953.
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Ensuite, monté à l’occasion de la Commémoration des 80 ans des rafles de Marseille, le concert intitulé « à la mémoire des anges » du mardi 14 novembre promet d’être à la fois très intéressant musicalement parlant et fort émouvant. Cela se passera à 20 heures au Sepac-Silo, 35, quai du Lazaret, dans le deuxième arrondissement. Le concert durera environ soixante-dix minutes.
D’abord les Kindertotenlieder de Gustav Mahler (chants pour les enfants morts écrits entre 1901 et 1904) seront donnés en deux versions, avec l’orchestre philharmonique de Marseille, qui sera dirigé par Lawrence Foster : une pour baryton avec Mathias Haussmann et l’autre pour mezzo-soprano, avec Aude Extrémo. Entre les deux, nous aurons le plaisir d’entendre Albena Danailova dans le magnifique concerto pour violon « à la mémoire d’un ange » d’Alban Berg, écrit en 1935 et créé l’année suivante par Louis Krasner. Ce concerto est dédié à la fille d‘Alma Mahler et de son deuxième mari, Walter Gropius. Marion mourut en avril 1935 d’une paralysie due à la poliomyélite. Rappelons que la première fille d’Alma et Gustav Mahler, Maria, était morte à trois ans de scarlatine en 1907 ce qui conduisit le grand symphoniste à mettre en musique les poèmes de Friedrich Rückert qui avait, lui même, perdu deux enfants. Comme ce concerto se termine par une citation du choral de Bach « Ich Habe genug », cette œuvre sera chantée, pour notre plus grand plaisir.
Jeudi 16 novembre à 20 heures, dans la magnifique crypte de l’Abbaye Saint Victor, ce sera un concert voix et guitare avec Aude Extrémo et Jérémy Péret, sur le thème Espagne (Federico Garcia Lorca) et Argentine (Atahualpa Yupanqui). « Deux Mondes par-delà l’océan… Deux dictatures dénoncées par deux grands poètes », nous disent les organisateurs, Alain Vidal-Naquet, président et Michel Pastore, directeur artistique.
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Vladik Polionov
Quatrième et dernier acte de ce festival, le 18 novembre, à l’opéra de Marseille, au foyer Reyer à 17 heures, on continuera avec le thème « Révoltes ». On entendra alors le très attendu Mère-patrie, suite de sept pièces pour piano de Zaderatski, écrite en 1946, interprété par Vladik Polionov. Ce sera une première audition publique. De Dmitri Chostakovitch, nous entendrons ensuite le cycle pour voix et piano, des « poésies populaires juives » (1948), avec Charlotte Despaux, soprano, Aude Extrémo mezzo-soprano, Kévin Amiel, ténor et Vladik Polionov, piano.
Année après année, musiques interdites nous présente des œuvres et des artistes de première catégorie pour illustrer une démarche humaniste critique des dictatures et espérant, avec nous, envers et contre toutes les destructions, en la force revivifiante de la musique.