Une soirée au festival de Caunes Minervois. Une découverte : le sextuor d’Ernö Donányi

C’est une  bonne idée qu’ont chaque saison les organisateurs du festival de Caunes Minervois, en commandant une œuvre à un compositeur. Le risque est bien évidemment la déception, ce qui aura été le cas cette année avec le « Percorsi » de Giuseppe Testa, sans goût ni grâce. Cette composition n’entrera pas dans les annales de la musique de chambre.

Dans la suite du programme, le quatuor Ellipse, habitué des lieux, a encore fait merveille (Lyodoh Kaneko, violon, Young-Eun Koo, violon, Allan Swieton, alto, Marlène Rivière, violoncelle). Avant de donner un concert le lendemain avec le pianiste Bruno Rigutto dans un programme Chopin-Schumann, le quatuor a  servi d’ossature au septuor de Camille Saint Saëns, et au sextuor d’Ernö Donányi, deux œuvres rares, mais fort différentes. Clément Lefèvre au piano, Tom Freeman Attwood à la trompette, Pierre Hequet à la contrebasse, Mariko Inaba-Messina au violon, Patrick Messina à la clarinette, tous ces musiciens auront tenu leur partition de main de maître.

Saint Saëns, qui a fort heureusement connu en sa longue carrière de meilleures inspirations, nous  a offert un moment de délicatesse. So frenchie auront peut être pensé les nombreux  spectateurs anglais présents dans le merveilleux cadre de la  très vieille abbaye romane de Caunes, érigée en 780.

Quant au septuor d’Ernö Donányi (1877-1960), plus connu des mélomanes sous son nom allemand Ernst von Donányi, il a été à juste titre très applaudi, malgré une relative froideur du public. Sa composition bénéfice d’une écriture harmonique dionysiaque hors pair, où passent des accents brahmsiens ou wagnériens. Le cor de Jacques Deleplanque et la clarinette de Jacques Messina l’auront bien mis en relief. Belle découverte, qui valait à elle seule le déplacement.

Le festival de Caunes Minervois s’est déroulé du 21 au 26 août, avec un programme mêlant  le jazz et la musique de chambre. Il semble avoir atteint  sa vitesse de croisière. On se prend à espérer qu’il intègre à l’avenir quelques moments lyriques