Pas facile d'être prophète en son pays quand il est de Marseille...
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Jean-Christophe Born
S’il fallut à Marie-Élise Gabrielle Caire, prendre le nom d’artiste de Gaby Deslys, attendre sa majorité et monter à Paris avant de gravir les marches du succès et de les redescendre, triomphante, pour la première fois dans l’histoire du music-hall au son des big band, l’artiste, vedette éponyme du spectacle imaginé par Jean-Christophe Born, lui indiqua ainsi dans un clin d’œil facétieux, la voi(x)e de la réussite... On sait que riche de son succès, elle s’offrit un superbe hôtel particulier rue Henri-de-Bornier dans le 16e arrondissement de Paris, autre clin d’œil, situé juste à côté du théâtre de Passy où le spectacle « Gaby Deslys, le fabuleux destin de la première star du music-hall » s’est imposé cette année dans le landernau des comédies musicales, 3 Nominations aux Trophées de la Comédie Musicale : Révélation Féminine, Second rôle masculin, Meilleur Costume. Cléo Sénia, Mark Nadler et Mireille Doering Born sont ainsi justement récompensés.
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Gaby et ses incroyables châpeaux
Annoncée au public parisien du 9 mars au 26 mars, prolongée une première fois au 28 juin, la représentation sera de nouveau à l’affiche pour 3 mois, du 18 septembre au 18 décembre. Espérons que les marseillais (entre autres) en profiteront pour monter à la capitale, apprécier un spectacle qui fait la part belle au théâtre, au rire, à l’émotion, au chant, à la musique, à la danse, avec des perles, des plumes, des paillettes avant qu’il ne parte, à l’instar de Gaby, en tout cas, c’est tout le mal que nous lui souhaitons, faire le tour du monde... Gaby Deslys et son fabuleux destin seront en présentation au showcase d’Indianapolis, représentés par Mark Nadler, le pianiste qui a accompagné avec brio les premières du spectacle, également à la foire de Marseille 2023 dans le carré artistique, qui mettra en valeur les arts et une partie du riche patrimoine culturel de notre ville.
Bien que la passion de Jean-Christophe Born pour l’artiste marseillaise soit si forte qu’elle l’empêche par instants de penser à autre chose, l’artiste fourmille de projets et d’aspirations. Marseille mes amours, ce cabaret d’opérettes marseillaises qu’il porte avec enthousiasme avec la soprano Géraldine Jeannot, accompagnés tous les deux par Lydie Peyrichoux à l’accordéon, a fait le Off du festival d’Avignon en 2022 et 2023, où il y a rencontré parmi son public, un programmateur chinois. La technologie et les smartphone font parfois des merveilles, la traduction au travers leurs appareils a permis de poser les bases pour programmer ce spectacle en Chine début décembre, il ne leur restera plus alors qu’à y adapter les paroles... des projets avec l’Alliance française à Hong Kong sont aussi évoqués, toujours grâce au hasard des rencontres de spectateurs enthousiastes. En langue anglaise cette fois-ci, ce sont les croisiéristes d’Azamara qui profiteront de Marseille mes amours. Alors, se produire à l’étranger constitue-t-il une ouverture pour cet art, que beaucoup et même en plus haut lieu, ont tendance à juger désuet ? En tout cas, la complexité administrative et l’insuffisance des aides financières, illustrées à merveille par les incohérences de compétence entre le Centre National de la Musique (CNM) et l’association pour le soutien du théâtre privé (ASTP), ne favorisent pas ce type de créations, alors qu’à l’étranger il est, nous disait Jean-Christophe Born, bien plus simple de montrer sa valeur, sans compter l’envie de défi et d’aventure que cela représente.
Mais il n’y a pas que cela, l’artiste possède dans ses cartons un superbe projet autour d’Andrée Turcy, autre grande artiste locale du début du XX° siècle, qui a notamment fait les beaux jours de l’Alcazar à Belsunce, avant et après la seconde guerre mondiale et dont le mari dirigea le Grand Casino d’Alger ces années-là. Une autre aventure autour de Gyptis et Protis, mythe fondateur de la ville de Marseille, pensée sous la forme d’une tragédie néo-grecque avec comédiens et musiciens antiques, dont Jean-Christophe Born possède déjà le texte, prend également corps peu à peu...
On le voit, Marseille chante et vibre, la ville possède cette faconde, cette verve culturelle pour laquelle il ne manque que la volonté des programmateurs et décideurs locaux, afin que le public, enfin affranchi des nombrilismes, puisse en profiter...