Concert du 8 mars au Pharo. Force et délicatesse. La musique au féminin.
Clélia Cafiero et Héloïse Mas
Nous avons été doublement heureux de cette soirée du mercredi 8 mars au soir. La première raison tient dans le fait que nous avons pu réentendre l’orchestre philharmonique dans sa plénitude musicale. Clélia Cafiero a en effet électrisé la formation qui avait souffert dans le récent Carmen d’une mise en scène pleine de temps morts. Avec l’ouverture et la Habanera du célébrissime opéra, nous avons compris que les musiciens avaient recouvré la grâce, nécessaire et suffisante, dont témoignaient leurs sourires. Quant à Héloïse Mas, qui tenait le rôle titre dans cette production à oublier, elle a retrouvé en cette soirée une puissance de bon aloi, portée par l’excellente acoustique de l’auditorium du Pharo, qui aura enfin permis à sa tessiture de s’exprimer pleinement. La mezzo nous a offert plusieurs grands airs acclamés par une salle noire de monde.
Il existe deux formes de féminisme, l’essentialiste et le mixitaire. Les programmateurs de l’orchestre avaient fort heureusement choisi la seconde pour ce concert du 8 mars dédié aux femmes : les partitions étaient à moitié féminines et moitié masculines. Cela nous a permis de découvrir deux ouvertures de Louise Farrenc (1804-1875) qui nous ont semblé bien plus intéressantes que les femmes célèbres de Mel Bonis (1858-1937) et D’un matin de printemps de Lili Boulanger (1893-1918).
Avant un rappel et un nouvel extrait de Carmen, Héloïse Mas a fait un triomphe avec la Tempranica et la Tarantula du compositeur espagnol Geronimo Gimenez (1854-1933). Elle nous avait auparavant interprété un air techniquement redoutable de la Favorite de Donizetti et un de la Sapho de Gounod.
Les prochains concerts de l’orchestre auront lieu, pour le premier, à l’0péra de Marseille, le dimanche 16 avril à 16 heures dans un programme Mahler, Wagner et Beethoven, sous la direction de Lawrence Foster, avec le baryton Jochen Schmeckenbecher et la mezzo Roxana Contantinescu. Le vendredi 21 avril à 20 heures, au Pharo, le même chef accueillera le violoniste Michaël Barenboïm avec le célèbre concerto en mi mineur de Félix Mendelssohn, les Gymnopédies d’Eric Satie, la Mer de Debussy et l’ouverture de Benvenuto Cellini du grand oublié Hector Berlioz.