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lyrica-massilia

Musiques interdites à Marseille. Fables et musique conclusives.

24 Octobre 2022 , Rédigé par Jean-Pierre Bacot Publié dans #Festival

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Grâce soit rendue à Michel Pastore pour avoir imaginé ce spectacle musical et poétique qui a conclu en triste et intelligente beauté ce XVIIème festival de « Musiques interdites ». C’est au théâtre Toursky de Marseille que cinq artistes nous ont proposé, le 18 octobre au soir, une méditation autour de son  « Bestiaire humain Desnos Kafka ». Cette œuvre est d’abord composée de poèmes-fables animaliers de Robert Desnos, écrits surréalistes rédigés peu avant sa mort dans le camp de Theresienstadt, dont le fameux : « Une fourmi de dix-huit mètres de long, avec un chapeau sur la tête, ça n’existe pas … ». Le célèbre « J’ai tant rêvé de toi que tu perds ta réalité » ne fut pas oublié et nous a fourni un beau moment lyrique, mis en musique par  Frédéric Chaslin.

Un autre texte était en jeu ce soir-là, la dernière nouvelle de Franz Kafka publiée de son vivant, Joséphine, la cantatrice ou le peuple des souris, une méditation sur le renoncement à l’art d’un monde devenu insupportable où ne s’entend plus que le sifflement du malheur. Nous avons rendu compte de cet ouvrage étonnant sur ce blog (13 juin 2022).

Le discours des deux écrivains était tissé de textes relatant les derniers moments de Robert Desnos et des extraits de Franz Kafka, lus avec conviction par Judith Magre, comédienne émérite, étonnante de vivacité à 97 ans, et de musiques dues en grande partie au chef et compositeur Frédéric Chaslin, officiant au piano entre lecture de ses partitions et improvisation. On entendit aussi des extraits des musiciens Kurt Weil et Reynaldo Hahn. Le ténor Thomas Morris et la soprano Julie Cherrier-Hoffmann ont interprété avec talent et douceur cette sorte de célébration laïque d’une mémoire à jamais vivace, où la mélodie française voisinait avec le jazz et la chanson.

On ne saurait oublier dans ce dispositif, l’excellent travail d’images animées proposé par Olivier Thomas Venard, Dominicain venu au concert en aube blanche, et à qui aucune musique humaine ni texte d’auteurs athées ne semble interdites.

Il nous reste à espérer que la XVIIIème édition de ce festival qui conjugue musique et éthique soit l’an prochain d’une qualité égale à celle dont nous avons bénéficié en cette année de reprise des activités culturelles et dont nous avons ici assidument rendu compte. Comptons-aussi sur une présence accrue du public pour un festival qui mérite qu’on le suive dans sa totalité, dans la mesure où il n’a pas connu la moindre fausse note.

 

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