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lyrica-massilia

Il est interdit d’interdire Mahler et Chostakovitch.

10 Octobre 2022 , Rédigé par Jean-Pierre Bacot Publié dans #Festival

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Premier concert de « Musiques interdites », millésime 2022. Rappelons, pour nous resituer dans l’épure de ce festival, que la musique de Mahler fut considérée comme dégénérée par les nazis et  que celle de Chostakovitch eut, certes tardivement, affaire avec la censure stalinienne.

En ce samedi 8 octobre en soirée, dans une des salles de concert du Conservatoire de Marseille, nous avons pu tout d’abord entendre la création d’une transcription à quatre mains de la dixième symphonie (inachevée) de Gustave Mahler que réalisa Chostakovitch (qui, nous a-t-on dit, avait attrapé très jeune la « Mahleria »). La partition a été complétée par John Warner, avec Vladik Polionov et Elsa Blanc aux pianos pour lui donner vie. Le virtuose que nous avons plusieurs fois eu le plaisir d’entendre dans ce festival et sa brillante élève nous ont donnée une magnifique et tectonique interprétation de cette première. 

 

Furent donnés ensuite trois Lieder de jeunesse de Mahler, par celle qui fut une immense Fricka dans la récente production de la Walkyrie à l’opéra, Aude Extrèmo, laquelle double incroyablement les tessitures d’alto et de mezzo avec, lorsque cela s’avère nécessaire, une  étonnante puissance.

Venaient enfin sept préludes de Chostakovitch au piano par Polionov et six poèmes de Maria Tsvetaieva, poétesse russe persécutée (1908-1981), où l’on put apprécier  la chanteuse dans la langue de Pouchkine, accompagnée par Polionov, Maria Kohler nous récitant, pour l’ensemble du  concert, la traduction des textes en français  de ce que Mahler et Chostakovitch mirent en musique.

Poliakov et Extrèmo nous ont offert en bis un avant-goût d’une soirée très prometteuse, prévue le samedi 15 octobre à l’Opéra, avec le deuxième des chants d’un compagnon errant (Lieder eines farenden Gesellen) de Mahler, sous les acclamations du public.

Etaient présents le Président de Musiques interdites, Alain Vidal-Naquet et le responsable artistique, Michel Pastore, à qui est revenu le rôle de présenter le concert et les artistes

Ce concert a été redonné le lendemain au conservatoire d’Aix en Provence.

 

 

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